Le djihadiste malien Al Hassan condamné à 10 ans de prison
20 novembre 2024Selon la juge Kimberly Prost, la peine infligée au djihadiste Al Hassan est "proportionnelle à la gravité des crimes et aux circonstances individuelles, ainsi qu'à sa culpabilité".
Le djihadiste devait répondre de plusieurs crimes : mutilation, pour avoir amputé une main, et torture, en tant que crime contre l'humanité et crime de guerre. Il était aussi accusé d'avoir arrêté puis d'avoir violé de nombreuses femmes à Tombouctou, entre 2012 et 2013.
Certaines étaient aussi flagellées en public. En 2012, il aurait amputé la main d'un homme accusé de vol, toujours dans cette ville du nord du Mali.
Boubacar Bocoum, président du Parti africain pour l'intégration et la souveraineté, se réjouit de cette condamnation assure que "cette justice aujourd'hui rend soulagées les populations du Nord, notamment les parents de ceux qui ont subi ces exactions. C'est dans le principe. Donc, tous ceux qui sont dans cette chaîne de violence, doivent subir de la même manière".
La Cour pénale internationale a acquitté Al Hassan des accusations de crime de guerre, de viol, d'esclavage sexuel et d'attaques contre des biens protégés, ainsi que de l’accusation de crime contre l'humanité concernant des cas de mariage forcé.
Plusieurs autres crimes
Les djihadistes qui contrôlaient entre 2012 et 2013 le nord du Mali ont commis plusieurs autres crimes et ont fait régner la terreur.
Pendant cette période, les destructions se sont multipliées, notamment à Tombouctou, fondée entre le Ve et le XIIe siècles par les tribus touaregs. La ville est aussi appelée "la ville des 333 saints" ou "la perle du désert", en raison du nombre de sages musulmans qui y sont enterrés. Ainsi, plusieurs mausolées de saints musulmans ont été détruits par ces djihadistes.
Al Hassan est le deuxième djihadiste malien jugé par la Cour pénale internationale. Avant lui, en 2016, la CPI avait condamné à neuf ans de prison Ahmad Al Faqi Al Mahdi. Sa peine a été réduite en appel en 2021. Il est accusé d'avoir détruit plusieurs sanctuaires de Tombouctou classés par l'Unesco au patrimoine mondial de l'humanité.
Enfin, la CPI a émis, en juin dernier, un mandat d'arrêt international contre Iyad Ag Ghaly, le patron du Groupe de soutien à l'islam et aux musulmans (GSIM). Ce groupe, lié à Al-Qaïda, opère au Mali, au Burkina Faso et au Niger.