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Le Mali "seulement" suspendu de la Cédéao

Mahamadou Kane
31 mai 2021

Les chefs d'Etat ouest-africains n'ont pas pris d'autres sanctions qu'une suspension de la Cédéao contre le Mali, après le double coup d'Etat militaire.

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Ghana Accra| ECOWAS zur Lage in Mali | Nana Akufo-Addo
Image : Nipah Dennis/AFP/Getty Images

Pas d'embargo économique, mais suspension du Mali des instances de la Cédéao. Ce sont quelques recommandations du sommet extraordinaire des chefs d'Etat et de gouvernement de la communauté économique des Etats de l'Afrique de l'ouest tenus dimanche (30.05.2021) à Accra, au Ghana.

Après de longues heures de discussions, les chefs d'Etat présents dans la capitale ghanéenne pour l'occasion ont réaffirmé le soutien de l'instance sous-régionale au processus en cours au Mali.

Lire aussi:  Mali : démissions du président et du Premier ministre

L'ex président du Nigeria Gooluck Jonathan médiateur de la Cédéao au sommet d'Accra le 30 mai 2021.
L'ex président du Nigeria Gooluck Jonathan médiateur de la Cédéao au sommet d'Accra le 30 mai 2021.Image : Nipah Dennis/AFP/Getty Images

Parmi les 10 mesures retenues lors de ce sommet figure en bonne place le respect du processus démocratique d'accession au pouvoir et la condamnation “des actions conduisant à l'instabilité persistante au Mali et ses conséquences dans la région”.

La Cédéao a également décidé de ne pas imposer de sanctions économiques au Mali en cette période de crise sanitaire. Selon Abdoulaye Guindo blogueur au sein de la plateforme Benbere “ la Cédéao a compris que les Maliens se plaisaient dans ce conformisme, cet aspect selon lequel Assimi Goita, le chef de la junte continuerait le reste de la transition. C'est vrai qu'il y a quelques acteurs de la société civile qui se sont opposés au fait que le colonel Goita prenne le pouvoir, mais il n'y a pas eu de grandes oppositions. La Cédéao a donc estimé qu'il ne fallait pas aller à l'encontre de l'opinion publique malienne qui semblait officieusement accepté les faits. La non sanction s'expliquerait aussi par le fait que le Mali souffre déjà, il est déjà éprouvé.”

La nomination immédiate d'un nouveau premier ministre civil ou encore la formation d'un gouvernement inclusif pour poursuivre le programme de la transition font également partie des décisions prises par les chefs d'Etat ouest africains.

Lire aussi: Mali : Assimi Goïta président de transition

Assimi Goita lors de sa prestation de serment comme nouveau président de la transition au Mali.
Assimi Goita lors de sa prestation de serment comme nouveau président de la transition au Mali.Image : Xinhua/imago images

Suspension tout de même

Mais la Cédéao a toutefois suspendu le Mali de ses instances. Une décision qui pourrait s'expliquer selon Aboubacar Sidick Fomba, président du parti ADPEM et membre du conseil national de transition.

Écoutez l’analyse de Amadou Sadjo Barry, professeur de philosophie au Cégep de Saint-Hyacinthe.

Il faudrait quand même prendre la sanction à un certain niveau pour faire plaisir à la France. Parce que le président Emmanuel Macron est mécontent de la situation qui prévaut au Mali actuellement, il faudrait donc faire plaisir à Macron. Mais le plus important, c'est que la communauté internationale a décidée d'accompagner la transition malienne. Elle a de ce fait, invité les partenaires internationaux à soutenir la transition ” explique t-il.

Le respect du délai de la période de transition de 18 mois ou encore la tenue du 1er tour de l'élection présidentielle le 27 février 2021 sont également au cœur des exigences des chefs d'Etat et de gouvernement de l'institution sous régionale envers les nouvelles autorités maliennes.