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Mali : des appels à dialoguer avec la CMA et les djihadistes

Robert Adé
10 janvier 2024

Pour un retour effectif à la paix, des voix prônent l’ouverture d’un dialogue avec la Coordination des mouvements de l'Azawad, la CMA et les groupes terroristes.

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Des rebelles touaregs en uniforme militaire dans le désert
L'Algérie est le principal pays médiateur à la suite de l'accord d'Alger signé en 2015 entre le gouvernement malien et des groupes armés à dominante touareg Image : Souleymane Ag Anara/AFP

Un dialogue national inter-malien direct et inclusif sur le territoire du Mali : dans son discours à la nation le 31 décembre 2023, le chef de la junte au pouvoir, le colonel Assimi Goita a dit avoir opté pour cette voie.  

Pour l’ancien premier ministre malien Moussa Mara, président du parti Yelema le Changement, ce dialogue doit inclure, sans réserve, tous les Maliens en arme y compris les groupes terroristes. 

Selon lui, "vous avez énormément de personnes qui se sont engagées dans l’aventure terroriste pour chercher un salaire. Ils n’ont pas eu le choix. Ils ont été enrôlés de force. Considérer tous ceux-ci comme des vermines à éradiquer, je pense que c’est faire vraiment des erreurs, et nous l’avons vu ailleurs. Les armes n’ont jamais été seules suffisantes pour vaincre le terrorisme."

"Il n'y aura pas d'élections au Mali en 2024" (Moussa Mara)

Parler aux Maliens "manipulés" par le terrorisme 

Pour le président du collectif pour la refondation du Mali, les Maliens engagés dans le terrorisme ne seront pas exclus. Fousseynou Ouattara, président du Collectif pour la Refondation du Mali et faisant partie du Conseil National de Transition, "les quelques Maliens qui se sont laissés manipuler, nous essayons de les approcher, de leur parler, de leur donner le temps de se ressaisir et de gagner la confiance de la République."

Des rebelles de la CMA assis sur un pick-up
Les séparatistes touareg ont rejeté début janvier l'idée d'un "dialogue direct inter-malien pour la paix et la réconciliation" avancée par le chef de la junteImage : SOULEYMANE AG ANARA/AFP/Getty Images

Pas question de régler les problèmes de sécurité interne du Mali hors du territoire national, estime pour sa part, Jamille Bittar, porte-parole du M5/RSP, mouvement politique proche de la junte au pouvoir. 

"On cherche des solutions mais pas avec des armes, explique-t-il. Ce n’est pas en tuant des innocents qu’on peut régler des problèmes. On prend des otages, on demande aux puissances de donner de l’argent pour entretenir une milice de bandits au col blanc. Moi, je pense qu’il est grand temps maintenant que les gens arrêtent ça. Ceux qui ont pris les armes, ils n’ont qu’à les déposer et venir à la table. Ce ne serait ni en Allemagne ni en Algérie ni quelque part d’autre. La table serait au Mali." 

Entre Maliens, il n‘y a jamais eu rupture de dialogue rappelle Jamille Bittar. Il critiquel’accord d’Alger lequel a, selon lui, été signé sous la pression.

Robert Adé Correspondant au Sénégal pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais