Soumeylou Boubèye Maïga sous mandat de dépôt
26 août 2021C'est un poids lourd de la scène politique malienne qui vient d'être mis sous mandat de dépôt. Plusieurs fois ministre et ancien Premier ministre, Soumeylou Boubeye Maiga a été entendu ce jeudi 26 août à la cour suprême du Mali sur le dossier de l'achat de l'avion présidentiel et d’équipements militaires.
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Soumeylou Boubèye Maïga, 67 ans, qui a notamment été ministre des Affaires étrangères et de la Défense et chef des services de renseignement est soupçonné d'escroquerie, faux, usage de faux, et favoritisme.
Il est interrogé essentiellement dans le cadre de l'achat en 2014, alors qu'il était ministre de la Défense, d'un avion présidentiel pour un montant de 20 milliards de francs CFA (environ 30,5 millions d'euros), une acquisition épinglée par le Bureau vérificateur général (BVG), autorité malienne indépendante qui a dénoncé des pratiques de surfacturation, de détournement de fonds publics, de fraude, de trafic d'influence et de favoritisme.
Le procureur de la Cour suprême, Mamadou Timbo, avait annoncé mardi à la télévision publique que ce dossier n'était pas clos, comme l'avait publiquement déclaré le 19 août Soumeylou Boubèye Maïga, qui avait assuré avoir été blanchi par le classement sans suite en 2018 de l'affaire.
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"A un moment donné, sous l'ancien régime, il avait été instruit au procureur de la République du pôle économique et financier d'alors de classer l'affaire sans suite (...). Par la suite, un autre ministre de la Justice a estimé que cette affaire ne devait pas faire l'objet d'un classement sans suite. Des enquêtes complémentaires ont été menées (...). Le travail judiciaire se fera", avait alors expliqué le procureur.
Alifa Habib Koné, juriste et militant de la lutte anti-corruption espère que la lumière sera faite sur cette affaire.
Soumeylou Boubèye Maïga est réputé disposer d'un important réseau dans les milieux sécuritaires maliens et régionaux. Il dirige l'ASMA-CFP (Alliance pour la solidarité au Mali- Convergence des forces patriotiques).
Nommé Premier ministre en 2017, il avait été contraint à la démission après le massacre de quelque 160 civils peuls en avril 2019 à Ogossagou (centre) et une série de manifestations contre la gestion de l'Etat.