Mati Diop remporte la Berlinale avec le documentaire Dahomey
26 février 2024Tout un symbole... C'est l'actrice kényane Lupita Nyong'o, la première femme noire à présider la Berlinale, qui a remis l'Ours d'Or à Mati Diop. Dans Dahomey, la réalisatrice Franco-Sénégalaise y retrace la restitution par la France au Bénin, de 26 œuvres culturelles appartenant à l'ancien royaume du Dahomey. Un plaidoyer politique sur la question post-coloniale comme Mati Diop l'a rappelé samedi soir en recevant son prix :
"Pour reconstruire il faut restituer. Et que signifie restituer ? C'est faire justice. En tant que Franco-Sénégalaise, en tant que réalisatrice afro-descendante, j'ai choisi d'être parmi ceux qui refusent d'oublier. D'être parmi ceux qui refusent l'amnésie en tant que méthode."
Montrer le vrai visage de l'Afrique
En plus de Dahomey, deux autres films africains concourraient pour l'Ours d'or cette année. Une bonne édition donc pour le cinéma africain qui manque de financement, de techniciens et de salles.
Présent à Berlin, cette semaine, le réalisateur mauritanien Abderrahmane Sissako constatait la difficulté de parler correctement du continent au cinéma : "Il est important pour tout artiste, cinéaste, d'essayer de montrer le vrai visage du continent africain. Car l'Afrique est peu racontée, mal racontée. Et donc quand on la possibilité de faire des films, et qu'on est cinéaste africain, et nous ne sommes pas si nombreux que ça, c'est vrai que nous souffrons d'être placés dans des clichés."
Avec Dahomey, c'est la deuxième fois, en 74 éditions, que la Berlinale décerne l'Ours d'or à un film africain... le premier, c'était il y a près de 20 ans, en 2005... au réalisateur sud africain Mark Dornford-May.