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La Mauritanie se mobilise pour le vivre-ensemble

16 janvier 2023

Aujourd’hui encore, les principaux défis de la Mauritanie demeurent surtout le renforcement de la cohésion sociale et du vivre-ensemble dans une société en pleine mutation.

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Mauretanien Forum zum Zusammenleben in Nouakchott
Participants à la Table ronde sur le thème “La place des jeunes dans la consolidation cohésion sociale et la citoyenneté” à Nouakchott.Image : En Action/DW

La capitale mauritanienne Nouakchott a accueilli du 14 au 15 janvier 2023, une Table ronde sur le thème “La place des jeunes dans la consolidation cohésion sociale et la citoyenneté”. Ils étaient près de 400 participants, certains venus du Sénégal, du Mali ou du Maroc…

Après la cérémonie d’ouverture et des panels la veille, le deuxième et dernier jour (15.01.2023) du forum a été consacré à des travaux en commission. Cohésion sociale, tolérance, citoyenneté ou encore vivre-ensemble, tels sont quelques-uns des thèmes sur lesquels ont porté les discussions. 

Tout comme dans la sous-région, en Mauritanie, l’intégration nationale est mise à rude épreuve par des replis identitaires. Et pour Aminetou Bilal, présidente du Mouvement des “Patriotes en action” et coordonnatrice du comité d’organisation de la table ronde, la promotion de la cohésion sociale et du vivre-ensemble est un atout pour éliminer l’ignorance ainsi que toutes formes de discrimination. 

“Aujourd’hui, avec tout ce qui se passe dans la sous-région où les communautés s’opposent à cause de la politique ou de la religion, il est important que la Mauritanie qui prend de l’avance sur les choses, pose les bonnes bases du vivre-ensemble et maintenir la paix sociale”, a estimé Aminetou Bilal.

Aminetou Bilal
Aminetou Bilal, présidente du mouvement des "Patriotes en action" en Mauritanie.Image : En Action/DW

Renforcer la cohésion sociale 

Eliminer les discriminations et promouvoir le vivre-ensemble, pourrait-être un début de solution de la crise sécuritaire dans les pays de la région estime, Fatima Al Ansar, ancienne directrice de Timbuktu institute au Mali et fondatrice de Tilwate peace Network. 

“Dans mon pays, il y a beaucoup plus à faire sur l’inclusion et le vivre-ensemble parce que les jeunes sont instrumentalisés, ils se sentent délaissés aussi par l’Etat, et les groupes armés profitent de ça pour les récupérer”, a déploré la fondatrice de Tilwate peace Network.

Les frustrations et le sentiment d’être en marge de la société sont quelques-unes des faiblesses qu’utilisent les groupes armés non conventionnels pour asseoir leurs emprises et enrôler les jeunes dans la région, a insisté Fatima Al Ansar.

Mauretanien Teilnehmer des Forums zum Zusammenleben in Nouakchott
Eliminer les discriminations et promouvoir le vivre-ensemble, c'est le slogan de ces jeunes qui veulent vivre le brassage culturel sans barrière.Image : En Action/DW

Abandonner les traditions qui divisent

La situation sécuritaire est fragile dans le Sahel et pour Isselmou Salihi, éditorialiste, aucun pays n’est à l’abri, raison pour laquelle la Mauritanie qui arrive à contrôler sa sécurité, cherche à fournir des efforts pour renforcer la cohésion sociale et le vivre-ensemble. D’où pour lui, l’importance du Forum de Nouakchott.

“Les stratégies du pays sont souvent en avance par rapport à l’environnement immédiat, à titre d’exemple, la lutte contre le terrorisme, le pays a développé une stratégie offensive mais surtout multidimensionnelle où le social, l’économie et sécuritaire qui vont de pair”, a expliqué Isselmou Salihi tout en précisant que depuis 2012, la Mauritanie n’a plus connu d’attaques terroristes.

Au premier jour du forum, le ministre de l’Enseignement supérieur et de la recherche scientifique, Mohamed Lemine Ould Aboye Ould Cheikh El Hadrami, avait insisté sur l’importance que le gouvernement accorde à la justice sociale. 

“La Mauritanie fait tout pour abandonner certaines traditions qui sont contraires aux droits de l’homme et qui pourraient constituer un obstacle au développement pour lequel travaillent les premières autorités”, a déclaré le ministre.