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Mike Pompeo visite l'Afghanistan en pleine crise politique

23 mars 2020

Le secrétaire d’Etat américain s’est rendu à Kaboul alors que l'Afghanistan a désormais deux présidents rivaux.

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Comme souvent pour réduire le risque d'attentat, la visite de Mike Pompeo n'était pas annoncée à l'avance
Comme souvent pour réduire le risque d'attentat, la visite de Mike Pompeo n'était pas annoncée à l'avanceImage : imago images/Xinhua/L. Jie

Le secrétaire d’Etat américain Mike Pompeo s’est rendu à Kaboul, la capitale afghane ce lundi (23.03). Cette visite non annoncée survient exactement deux semaines après la double investiture au poste de président.

Il y a eu l'investiture d'Ashraf Ghani, officiellement élu et en même temps celle de son chef de l’exécutif Abdullah Abdullah, qui revendique aussi la victoire à la présidentielle dénonçant des fraudes lors du scrutin de septembre 2019.

Mike Pompeo pendant sa rencontre avec Aschraf Ghani
Mike Pompeo pendant sa rencontre avec Aschraf GhaniImage : picture-alliance/dpa/Afghan Presidential Palace

Processus de paix menacé

La visite de Mike Pompeo intervient aussi en pleine crise du coronavirus. L’Afghanistan est également touché par la pandémie, avec une quarantaine de cas de contamination.

Le secrétaire d’Etat américain a d’abord rencontré séparément les deux protagonistes de la crise postélectorale Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah.

"Nous sommes dans une crise", a déclaré un officiel du secrétariat d’Etat américain à la presse. "La crainte est que si la crise n’est pas résolue bientôt, cela peux affecter le processus de paix qui était une opportunité pour l’Afghanistan plongé dans la guerre depuis 40 ans", a précisé ce responsable américain, en insistant sur le fait que le processus de paix signé avec les insurgés Talibans était en danger.

Car une lueur d’espoir avait émergé lors de la signature le 29 février dernier de l’Accord de Doha entre les Américains et les Talibans. Cet accord, non signé par Kaboul, prévoyait le retrait progressif des forces étrangères d’Afghanistan mais surtout la libération de 5.000 Talibans en échange de 1.000 membres des forces afghanes. L’échange qui devait avoir lieu le 10 mars a finalement buté sur les désaccords entre les autorités afghanes et les talibans.

Mike Pompeo pendant sa rencontre avec Abdullah Abdullah
Image : picture-alliance/dpa/Sepidar Palace

Une crise politique sans fin

L'émissaire américain en charge des négociations avec les Talibans, Zalmay Khalilzad, a indiqué que les deux parties discutent encore de l’échange des prisonniers, ajoutant qu’il était "urgent" de parvenir à ces libérations.

L’Accord de Doha est essentiel pour l’Afghanistan mais  aussi pour la vie politique américaine. Le président Donald Trump veut tenir sa promesse électorale en retirant les troupes américaines du sol afghan. Le secrétaire d’Etat Mike Pompeo "est venu pour aider à avancer, encourager et communiquer nos attentes", a déclaré un responsable américain aux médias.

A la suite du scrutin présidentiel de 2014, c’est le secrétaire d’Etat américain John Kerry qui avait joué au médiateur entre Ashraf Ghani et Abdullah Abdullah qui revendiquaient déjà la victoire il y a quelques années. La médiation a abouti sur un gouvernement d’unité avec Abdullah Abdullah au poste créé de chef de l’exécutif, donc le numéro 2 du régime.