Espoirs autour de la mine de Sosso Nakombo en Centrafrique
27 mai 2024C'était un souhait dans la région : l'exploitation de l'or a repris à Kpolikpo, une zone aurifère proche de Sosso Nakombo, dans la préfecture de la Mambéré-Kadéï en Centrafrique.Une exploitation artisanale, mais qui redonne une perspective aux jeunes habitants de la région. "Ici, un gramme d'or se vend à 30.000 francs CFA", raconte Delpeck Angola, commissaire au compte du chantier. "Nous avons des collecteurs qui sont sur place et ils sont de plus en plus nombreux à acheter de l'or. Ce qui est bien, c'est que les jeunes en prennent conscience, en achetant des matériaux de construction." Des jeunes locaux qui représentent plus de 90% de la main d'oeuvre ici.
"Nous achetons de l'or aux jeunes"
Ils ne sont pas les seuls à profiter du redémarrage de la mine. Des machinistes ou de chauffeurs qui transportent l'or vers la ville de Sosso Nakombo, Berbérati, ou même jusqu'au Cameroun voisin ont aussi été embauchés. Les commerçants locaux se réjouissent aussi. "Je peux vous dire que ça bouge", raconte Tatiana Yangoula qui tient un petit restaurant. Elle s'implique même de plus en plus dans le commerce de l'or grâce auquel elle a bâti sa maison. "Nous achetons de l'or entre les mains des jeunes qui viennent manger chez nous. C'est grâce à cette activité que je prends en charge ma famille et construis ma maison de quatre chambres et un salon."
Plus loin un forgeron fabrique houes, haches, pioches et hélices. Tout ce dont les ouvriers ont besoin pour exploiter l'or dans les mines."C'est loin pour aller à Berberati et nous nous sommes installés ici pour leur faciliter la tâche", explique Héritier. "Cela nous procure de l'argent."
Une entreprise chinoise qui dérange
Il n'empêche : un point important contrarie beaucoup les habitants de la région : l'exploitant de la mine. L'entreprise chinoise Huaxin Mining Africa qui a notamment hérité de la partie la plus intéressante du site, dénommée "le tunnel", empêchant la population locale de l'exploiter. Le maire de Sosso Nakombo, Eustache Albert Nakombo, a été critiqué pour avoir cette partie à l'entreprise chinoise.
Mais aujourd'hui encore il s'en défend, affirmant ne pas être responsable de l'attribution des permis d'exploitation. "C'est l'Etat seul, le ministère des Mines, qui peut attribuer un permis à des sociétés et coopératives", dit-il au micro de la DW. "Si la société chinoise s'est installée, c'est grâce au gouvernement et nous même, nous encourageons le travail de cette société. Elle aura des taxes à payer à l'Etat et cette société paye des taxes au domaine communal." L'entreprise chinoise a elle promis de tout mettre en oeuvre pour aider les populations.