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Moïse Katumbi dit continuer la mobilisation

Patrick Kasonde | Avec agences
14 juillet 2020

Des manifestations ont eu lieu à Kinshasa et dans d'autres villes, mais pas à Lubumbashi dans le sud de la RDC. L’opposant y craignait un bain de sang.

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Moïse Katumbi a fait reporter la marche à Lubumbashi par crainte d’infiltrés
Moïse Katumbi a fait reporter la marche à Lubumbashi par crainte d’infiltrésImage : picture-alliance/Keystone/M. Trezzini

Des milliers de personnes ont de nouveau défié l’interdiction de manifester à Kinshasa. La police a dispersé les manifestants avec des gaz lacrymogènes. Les manifestants étaient rassemblés autour de Jean-Pierre Bemba, un des leaders de l’opposition.

Ils dénoncent le choix de Ronsard Malonda à la tête de la commission électorale nationale indépendante (Céni).

Des rassemblements de moindre ampleur ont eu lieu à Bukavu (est) et à Kananga (centre). Ils ont été dispersés avec des gaz lacrymogènes. La marche de Lubumbashi a été, par contre, reportée à une date ultérieure.

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Bain de sang déjoué ?

L’opposant Moïse Katumbi a, pourtant, mobilisé, par des vidéos, les populations de la capitale du Haut-Katanga á cette manifestation durant toute la semaine. Il entendait dénoncer la désignation du président de la Céni qui "n’est pas à sa place", selon Moïse Katumbi. Il voulait protester aussi contre les lois Minaku et Sakata. Ces propositions de lois de députés proches de l’ex-président Joseph Kabila visent à reformer la justice.

"Il y a des gens qui s’arrangeaient pour perpétrer un massacre" (Moïse Katumbi)

A la dernière minute, Moïse Katumbi a accepté de reporter la marche. "Il y a des gens qui s’arrangeaient pour perpétrer un massacre au niveau de notre marche", informe l’opposant congolais Ses sources dont la fondation katangaise l’auraient renseigné que la manifestation pourrait occasionner un bain de sang que ses saboteurs organiseraient. Il a laissé entendre qu’il n’a pas peur de marcher mais qu’il a plutôt "peur de faire tuer les autres".  

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Moïse Katumbi a condamné les violences qui ont eu lieu lors des manifestations dans des villes congolaises et félicité la police. "J’ai vu les images de Kinshasa, comment la police nationale avait encadré les manifestants de Kinshasa", justifie l’opposant congolais.

La police a dispersé les manifestants à Kinshasa
La police a dispersé les manifestants à Kinshasa Image : Getty Images/AFP/A. Mpiana

Des blessés à Kinshasa

A Kinshasa, des manifestants ont été blessés par des hommes en civil qui leur ont lancé des pierres. D’autres se sont blessés grièvement en tombant des véhicules d’escorte de l’opposant Jean-Pierre Bemba. Des policiers ont escorté le véhicule de M. Bemba jusqu’à son domicile. Il s’est dit satisfait de la mobilisation de lundi (13.07.20) dans la capitale congolaise.

Les marches ont été organisées par la principale coalition des partis d’opposition, Lamuka, qui revendique la victoire de son candidat Martin Fayulu à l’élection présidentielle de décembre 2018. La semaine dernière, des marches semblables avaient été organisées par le parti Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) du président Félix Tshisekedi. Cinq manifestants avaient alors été tués, selon un bilan du ministère de l’intérieur. 20 policiers ont été blessés à Kinshasa dont deux grièvement.

En Conseil des ministres, le chef de l’Etat congolais, Félix Tshisekedi, a indiqué qu’il "peut comprendre" ces réactions face aux "irrégularités" dans le choix du nouveau président de la commission électorale. Il a condamné les violences. C’est le président de la République qui doit valider le choix du président de la Céni, Ronsard Malonda, actuel secrétaire exécutif de la commission électorale. Les églises catholique et protestante se sont désolidarisées du choix du président de la Céni.