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Mpox : le virus a évolué, les modes de transmission aussi

Claudia Lacave
12 septembre 2024

Le virus a évolué par rapport au clade 2, responsable de la pandémie mondiale de 2022, et ses modes de transmission aussi, explique le médecin épidémiologiste congolais Espoir Bwenge Malembaka.

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Un cas de mpox en RDC
En RDC, pays de loin le plus touché, près de 22.000 cas et 716 décès liés au virus ont été enregistrés depuis janvier, selon les autorités locales.Image : WHO/Aton Chile/IMAGO

Le nouveau variant clade 1b de Mpox inquiète la communauté scientifique. Espoir Bwenge Malembaka, médecin épidémiologiste et chercheur à l'université catholique de Bukavu, dans l'est de la RDC, a coécrit un commentaire scientifique en mai dernier sur l'évolution de la transmission sexuelle des deux variants de Mpox. Il explique :

Espoir Bwenge Malembaka : "Nous avons observé, notamment dans les rapports publiés au début de l’épidémie, qu’environ un tiers des malades étaient des femmes et des travailleuses du sexe. Cela nous a alertés, et c'est là que nous avons commencé à documenter la transmission sexuelle. Par exemple, en Afrique de l'Ouest, au Nigeria, et dans les pays occidentaux, la transmission se faisait essentiellement parmi les hommes ayant des rapports sexuels avec d'autres hommes. Mais ici, nous avons plutôt une forte représentation des femmes. Nous avons donc commencé à réfléchir à cette transmission, qui semble être davantage hétérosexuelle."

Le paquet du vaccin italien contre mpox, Smallpox
L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a décrété le mpox urgence internationale en août, préoccupée par l'augmentation du nombre de cas de la nouvelle souche Clade 1b en RDC, épicentre de l'épidémie.Image : Maule/Fotogramma/ROPI/picture alliance

DW : Pourquoi cette évolution, d'une transmission homosexuelle à une transmission hétérosexuelle ?

Espoir Bwenge Malembaka : "Nous n’avons pas de réponse définitive à cette question. Il est possible que certaines caractéristiques propres au virus, avec ces nouvelles souches ou clades, expliquent que certains variants aient une plus grande propension à se transmettre par voie sexuelle que d’autres. Il peut également y avoir des facteurs liés aux caractéristiques des populations où le virus se propage."

DW : Comment a évolué le profil des patients depuis votre publication scientifique ?

Espoir Bwenge Malembaka : "Nous observons aujourd'hui, dans d'autres zones de santé, notamment à Kamituga, que la transmission n'est plus majoritairement sexuelle. Dans plusieurs zones de santé, une forte proportion des malades sont des enfants de moins de quinze ans, qui ne sont pas encore sexuellement actifs. Cela signifie que, même si la transmission sexuelle a joué un rôle important au départ, aujourd'hui, elle n'est peut-être plus la voie dominante de transmission du Mpox. Il y a eu une évolution."