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Mpox : La RDC priorise les prisons et les camps militaires

John Kanyunyu
13 novembre 2024

Les prisons et les camps militaires de Kinshasa passent en priorité dans la campagne de vaccination contre la mpox. La RDC manque d'assez de doses pour couvrir tout le territoire.

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Une aide-soignante se tient devant une table dans un centre médical
La RDC reste l'épicentre de la mpoxImage : Makangara Ciribagula Justin/Anadolu/picture alliance

En République démocratique du Congo, après les provinces de l'est du pays, la campagne de vaccination contre la mpox a débuté à Kinshasa, la capitale, le 7 novembre. Toutefois, celle-ci concerne, pour l'instant, uniquement les militaires et les prisonniers, mais pas les enfants qui sont pourtant les plus vulnérables.

Les autorités congolaises justifient leur décision par le manque de vaccinsdisponibles et le fait qu'elles ont voulu d'abord cibler ce qu'elles appellent les "milieux fermés". 

Vaccination ciblée

Cette photo montre de l'extérieur, la prison centrale de Makala à Kinshasa en RDC.
Cette prison de Makala est souvent citée en termes de surpopulation carcérale en RDCImage : Jean Noel Ba Mweze/DW

Les prisons de Kinshasa, ainsi que le camp militaire Kokolo, sont les priorités pour la campagne de vaccination contre la mpox, dans la ville-province de Kinshasa, a déclaré Dieudonné Mwamba, directeur général de l'Institut national de santé publique, l'organisme chargé de coordonner la riposte contre l'épidémie de mpox en RDC.

Celui-ci a justifié cette décision par le nombre insuffisant de doses attribuées à la ville de Kinshasa, la priorité ayant été accordée aux provinces du Nord-Kivu et du Sud-Kivu, lors du lancement de la campagne de vaccination. En conséquence, les prisonniers et les militaires ont été priorisés.

"Dans des milieux fermés, la maladie se propage assez rapidement. C'est ainsi qu'au-delà des prisons qui sont des milieux fermés, on a aussi pris en compte dans notre stratégie les camps militaires. C'est pourquoi nous sommes actuellement en train de vacciner aussi au niveau du camp Kokolo", explique Dieudonné Mwamba.

Les enfants demeurent plus vulnérables

Mais l'organisation caritative Save the Children a déclaré ce mercredi (13.11.2024) que des vaccinations ciblées étaient nécessaires pour arrêter la propagation rapide du virus parmi les enfants, qui ont près de quatre fois plus de chances de mourir de la nouvelle souche du mpox que les adultes.

"Dans des milieux fermés, la maladie se propage assez rapidement" (Dieudonné Mwamba)

Cris Kacita, le chef des opérations du programme de lutte contre la variole du singe au Congo, a précisé qu'il manquait plus de 160.000 doses pour un programme de vaccination dans la capitale congolaise.

Le docteur Dieudonné Mwamba a lui aussi plaidé pour des doses supplémentaires, afin de garantir une couverture vaccinale adéquate dans la ville de Kinshasa. "A ce stade il y a un besoin d'avoir d'autres doses pour arriver à couvrir tous les besoins au niveau de Kinshasa, surtout que nous sommes en train de revisiter le plan de vaccination, pour voir comment élargir la cible au niveau de Kinshasa et au niveau d'autres provinces. Donc il y a un besoin pour ce qui est du vaccin au niveau de Kinshasa et pour l'ensemble du pays évidemment", explique le spécialiste.

Plus de deux millions de doses du vaccin contre la mpox avaient été promises à la RDC, mais à ce stade, seulement 265.000 doses ont été livrées en septembre par l'Union européenne et les Etats-Unis.

Depuis le début de l'année 2024, ce pays a recensé plus de 42.000 cas de mpox et plus de 1.000 décès. L'Agence sanitaire de l'Union africaine, l'Africa CDC, affirme toutefois que la courbe des contaminations a légèrement fléchi ces dernières semaines.