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EconomieNiger

Bénin-Niger : l'impact de la fermeture de la frontière

Rodrigue Guézodjè
15 août 2023

Les activités au niveau du port autonome de Cotonou sont au ralenti depuis la fermeture de la frontière. Le Niger est le principal partenaire du port béninois.

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Convoi de camions dans la localité anciennement disputée de Macomia, dans la province troublée mozambicaine de Cabo Delgado
Des centaines de camions sont bloqués à Malanville, ville béninoise frontalière avec le Niger. Image : Delfim Anacleto/DW

Au port autonome de Cotonou, quelques camions continuent certes des allers et retours pour charger des conteneurs et des marchandises, mais ce mouvement n'a rien à voir avec l'affluence habituelle.

Les usagers en provenance du Niger ne parviennent plus à atteindre la capitale béninoise depuis l’entrée en vigueur des sanctions de la Cédéao et la fermeture de la frontière entre les deux pays.

Image de la ville de Porto Novo
Le corridor Cotonou-Niamey est long de 1060 kilomètres.Image : Rodrigue Guezodjè/DW

Aïcha est commerçante nigérienne, elle s'est vue bloquée à Malanville, avec toutes ses marchandises. "Rien ne passe sur le pont, toutes les marchandises, les camions, les conteneurs sont stationnés. Plus de 1000 camions, disons plus de 10 à 15 kilomètres. C'est vraiment un dégât énorme pour nous les Nigériens et les Béninois", se désole la commerçante nigérienne.

Le désarroi des transporteurs

Un dégât face auquel les organisations des transporteurs, nigériens surtout, sont impuissants.

Moumouni Boubacar, membre du syndicat des transporteurs du Niger cache difficilement sa colère car explique-t-il, "le Niger n'a de port qu'il exploite le plus, que le port de Cotonou. En plus du port de Cotonou, il y a aussi le port de Lomé qui transite par le Bénin. A cause de l'insécurité, les camions qui quittent le Burkina, le Ghana, le Togo passent par la frontière de Malanville. Imaginez que tous ces camions-là sont bloqués."

Marché de Birao en Centrafrique
On estime à 1000 le nombre de véhicules qui franchissent la frontière Niger-Bénin chaque jourImage : Alexis Huguet/AFP/Getty Images

Un manque à gagner énorme pour les acteurs mais aussi pour les Etats. C'est ce que confirme aussi Albert Honlonkou. Mais pour l'économiste béninois, c'est finalement le Niger qui en souffrirait le plus.

"Lorsque vous considerez le trafic d'importation seulement, le transit vers le Niger représente un gros  tiers de ce transit, ça fait 30 – 35% et c'est ce qui va s'arrêter de façon brusque lorsque les frontières ont été fermées. Et si la situation perdure, ces 30-35% du trafic d'importation au port de Cotonou, ou 70  à 80% du total du transit va s'arrêter. Par plusieurs accords, le Bénin permet au Niger d'utiliser le port de Cotonou en franchise de plusieurs douanes, donc dans cette situation le Niger perdra beaucoup plus", assure l'économiste béninois.

Les usagers à l'instar des acteurs du port autonome de Cotonou souhaitent un rétablissement rapide de la situation pour le déroulement normal de leurs activités.