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Crise au Niger, l’Alliance Sahel opte pour la diplomatie

15 août 2023

La ministre allemande de la Coopération, Svenja Schulze, actuelle présidente de l'Assemblée générale de l'Alliance Sahel, insiste sur le retour à l’ordre constitutionnel par la voie pacifique au Niger.

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Svenja Schulze devant un micro DW et un micro ZDF (photo du 14.8.23)
L'Alliance Sahel, plateforme internationale coordonnant l'aide aux pays du Sahel, réclame le retour à l'ordre constitutionnel au Niger et s'inquiète des effets de la prise de pouvoir par les militaires.Image : Leon Kuegeler/photothek.de/picture alliance

Après la Mauritanie, la ministre allemande de la Coopération, Svenja Schulze, s’est rendue au Nigeria qui occupe actuellement la présidence tournante de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, la Cédéao. À Nouakchott, la ministre a réaffirmé la position de l'Allemagne et de l’Alliance Sahel qu’elle préside.

L’Allemagne, tout comme les autres pays membres de l’Alliance, a fermement condamné le coup d'Etat et toute tentative de prise du pouvoir par la force au Niger.

Pour Svenja Schulze, cette situation aggrave encore les défis complexes de développement dans le pays et dans le Sahel en général.

"Nous avons tous gelé nos aides au développement destinées au Niger et décidé de travailler avec la région, avec l'Union Africaine, pour augmenter la pression sur les putschistes et ainsi contribuer à une solution pacifique", a déclaré Svenja Schulze.

Le retour à l’ordre constitutionnel

Même si la ministre allemande fait du retour à l’ordre constitutionnel la principale condition pour la reprise de la coopération avec le Niger, elle insiste pour que les voies et moyens pour y parvenir demeurent pacifiques.

"Nous avons été unanimes ici sur le fait qu'il doit y avoir une solution pacifique pour le retour à la démocratie au Niger, et c’est très important pour les ministres mauritaniens qu'il y ait une voie pacifique pour y arriver. Oui, il y a la menace des militaires, mais tout le monde veut la paix ", a-t-elle réaffirmé.

Svenja Schulze sur un marché lors de sa visite à Nouakchott, le 14 août 2023
La ministre Svenja Schulze, actuelle présidente de l'Assemblée générale de l'Alliance, était lundi en MauritanieImage : Leon Kuegeler/photothek.de/picture alliance

Toutefois, la ministre allemande dit soutenir les efforts de la Cédéao pour le rétablissement de la démocratie au Niger et être en phase avec les conclusions du dernier sommet extraordinaire de l’organisation sous-régionale consacré au coup d'Etat.

Lors de ce sommet, la Cédéao avait ordonné le déploiement de sa "force en attente" pour restaurer l'ordre constitutionnel au Niger. Une force qui, selon le président ivoirien Alassane Ouattara, devrait intervenir "dans les plus brefs délais".

Les menaces de la Cédéao

Même si la Cédéao avait brandi la menace d'une intervention armée, la ministre Svenja Schulze a répété sa préférence pour la "voie diplomatique" que dit soutenir aussi la Mauritanie, comme l’explique Abdesalam Ould Mohamed Saleh, ministre mauritanien de l’Economie et du Développement durable.

"Notre devoir à nous, la Mauritanie, c’est de continuer à tout faire pour le renforcer, le redynamiser, continuer à travailler pour que l’ordre démocratique revienne dans l’ensemble des pays du Sahel", a fait savoir Abdesalam Ould Mohamed Saleh.

L'Alliance Sahel réunit un certain nombre de pays et d'institutions internationales partenaires du développement des pays du Sahel. Elle se dit particulièrement préoccupée par les implications du coup d'Etat au Niger sur les populations les plus vulnérables.