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Les Sénégalais aux urnes fin mars

Robert Adé
7 mars 2024

La présidence a fixé au 24 mars, le premier tour de la présidentielle et le Conseil constitutionnel s'est lui, prononcé pour le 31 mars.

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Senegal Demonstration
Image : Cem Ozde/Anadolu/picture alliance

Un mercredi pas comme les autres au Sénégal marqué par d’importantes décisions.

D’abord, celle du Conseil constitutionnel qui fixe la date du premier tour du scrutin présidentiel au 31 mars, en rappelant entre autres, que," le processus électoral est poursuivi dans les conditions fixées par la présente décision et les décisions antérieures susvisées".

Autrement dit, le juge constitutionnel rejette les conclusions du dialogue national des 26 et 27 février.

Djibril Gningue, directeur exécutif de la Plateforme des acteurs de la société civile pour la transparence des élections au Sénégal se dit fier de la solidité du Conseil constitutionnel.

" Le Conseil Constitutionnel a confirmé sa décision du 15 février. Donc, il ne lui reste que deux options : soit il tient l’élection avant le 2 avril ou de rester jusqu’au 2 avril et de partir. Donc sur le plan juridique, légal, ce sont les deux options qui lui restent." 

Le point sur la situation politique au Sénégal (07.03.2024)

Macky dissout le gouvernement 

La première réaction du président Macky Sall a été la dissolution du gouvernement.

Dans un communiqué du Conseil des ministres, le président sortant a fixé la date de l’élection au 24 mars.

Pour l’experte en gouvernance et en relations internationales, membre du Front de résistance FIPPU, Mame Diarra Ndiaye Sobel, malgré le retard accusé dans le processus, il est toujours possible d’organiser la présidentielle dans le délai.

"Si toutes les parties prenantes le désirent, c’est encore possible parce qu’il s’agit de sauver notre démocratie et la stabilité de notre pays. Les acteurs politiques devront peut-être faire des sacrifices."

Macky Sall à Diamniadio le 26 février 2024
Le mandat de Macky Sall prend fin le 2 avril 2024Image : Seyllou/AFP

Amnistie générale

Tard dans la soirée, après une journée intense de débats en plénière, le projet de loi portant amnistie générale initié par le président Macky Sall a été également adopté par l’Assemblée nationale :  94 députés pour, 49 députés contre et 3 abstentions.

L’adoption de ce texte controversé devrait permettre la sortie de prison des opposants Ousmane Sonko et Bassirou Diomaye Faye.

"La libération de Diomaye Faye devrait être immédiate après la fixation de cette date. Il devrait d’abord bénéficier de l’égalité des chances d’un candidat déclaré à l’élection présidentielle parce qu’il n’a été ni jugé ni condamné. Il bénéficie de cette présomption d’innocence. Il est considéré comme en détention provisoire ou préventive", estime le juriste Alimou Barro, membre fondateur du Pastef et soutien à la candidature de Bassirou Diomaye Faye à la présidentielle.

Ces différentes décisions importantes devraient relancer rapidement le processus électoral au Sénégal avec en lice, les 19 candidats retenus par le Conseil constitutionnel pour le scrutin présidentiel.

Le président Sall a causé un choc dans un pays présenté comme l'un des plus stables d'une Afrique de l'Ouest secouée par les coups de force en décrétant le 3 février le report de l'élection prévue le 25 février. 

Le dialogue national était un des éléments de réponse du président Macky Sall à la crise.
 

Robert Adé Correspondant au Sénégal pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais