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Putsch raté en RDC : les demandes de la défense rejetées

Jean-Noël Ba-Mweze
25 juin 2024

Au procès de la tentative de coup d'Etat en RDC, le tribunal militaire rejette les demandes de libérations formulées par les avocats de la défense.

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Les accusés à la première audience devant le tribunal militaire
Le tribunal militaire s'est déclaré compétent pour juger tous les prévenusImage : Jean-Noel Ba-Mweze/DW

En République démocratique du Congo, le tribunal militaire rejette les différentes demandes des avocats des 51 prévenus dans l'affaire de tentative de coup d'Etat du 19 mai dernier. 

Le tribunal militaire garnison de Kinshasa-Gombe a décidé de poursuivre l'instruction du dossier. Ainsi en ont décidé les magistrats lors d'une audience foraine à la prison militaire de Ndolo.   

Lors des audiences précédentes, la majorité des avocats ont demandé au tribunal militaire de se déclarer incompétent à juger des civils, d'accorder la liberté provisoire à certains prévenus, dont la fuite n'est pas à craindre, et d'annuler les procès-verbaux car, selon eux, ils ont été établis après que les prévenus ont subi des menaces et des violences.

Des magistrats arrivent à la prison militare de Ndolo
Le procès se déroule à la prison militaire de Ndolo, à KinshasaImage : ALEXIS HUGUET/AFP

Faire appel

Mais toutes ces demandes ont été rejetées par le tribunal militaire qui a décidé de poursuivre l'instruction du dossier. De nombreux avocats ne sont pas d'accord, même s'ils acceptent cette décision. 

"Nous ne pouvons que nous incliner, assure l’avocat Bienvenu Kitoko, surtout que nous sommes très sereins vu la situation de nos clients et que nous croyons avec une ferme conviction qu'ils sont innocents. Nous avons tous les moyens à faire valoir quant au fond. Ce n'est que partie remise. Mais nous le regrettons parce qu’au regard de nos clients, ils ne sont pas censés être là."   

Les prévenus ont été arrêtés après la tentative de coup d'Etat du 19 mai dernier. Ils sont poursuivis pour attentat, terrorisme, détention illégale d'armes et de munitions de guerre, tentative d'assassinat, association de malfaiteurs, meurtre et financement du terrorisme.   

Edimu Liberkim est un avocat qui représente sept des prévenus. Il pourrait faire appel de ce premier jugement. "Nous allons nous concerter avec nos clients parce que la loi congolaise nous donne ce pouvoir d'aller en appel contre une décision, explique-t-il. Nous ne sommes pas satisfaits parce que nous avons eu à démontrer les cas de violences et de tortures avec des preuves à l'appui. Mais fort malheureusement, le tribunal a rejeté cela." 

Ecoutez le reportage à Ndolo...

Prochaine audience en juillet 

Parmi les autres avocats non satisfaits par cette décision figure Okoko Dunda qui représente une des quatre femmes impliquées dans le procès. Il envisage également d'interjeter appel. 

Selon lui, "nous avions déposé le mémoire unique pour dénoncer puisque c'est la loi qui nous oblige à le faire. Lorsque le prévenu constate qu'il y a eu des violations de la procédure antérieure, les parties ont ce droit-là de dénoncer."

53 personnes sont accusées d'avoir attaqué la résidence de Vital Kamerhe, le président de l'Assemblée nationale, avant d'occuper brièvement le Palais de la nation, où travaille le président Félix Tshisekedi.   

Seuls 51 prévenus comparaissent car deux, dont Christian Malanga, le leader du groupe, ont été tués dans cette attaque. La prochaine audience aura lieu le 1er juillet prochain. 

Jean-Noël Ba-Mweze Correspondant à Kinshasa en RDC pour le programme francophone de la Deutsche Welle@ba_mweze