Pénurie de carburant au Tchad : les radios privées en grève
9 mai 2023Le gouvernement tchadien a importé la semaine dernière une centaine de citernes d'essence et de gas-oil. Malgré cela, les autorités peinent à satisfaire la demande en carburant au Tchad. De longues files d'attente sont toujours observées dans les stations-service.
Une situation qui irrite de nombreux consommateurs à l'exemple du reggaeman tchadien Guevara qui a décidé de se déplacer à pied désormais :
"Nous avons dû garer les engins pour marcher, ce n'est pas normal. Nous sommes un pays qui produit du pétrole depuis 20 ans. Et nous avons une raffinerie donc on doit avoir des réserves qui, en cas de pénurie, puissent couvrir les besoins du pays jusqu'à 3 à 4 mois, mais à peine la révision de la raffinerie a commencé et tout le monde traîne sa moto, tout le monde gare sa voiture, on ne peut même pas avoir de l'eau à la maison, y a pas d'électricité ce n'est pas normal ! Ça ce n'est pas un pays producteur du pétrole ça".
Les radios à la peine
Cette pénurie a entraîné des coupures intempestives d'électricité. Elle rend difficile le fonctionnement des radios qui ne peuvent pas non plus utiliser des groupes électrogènes faute de carburant. D'où l'appel de l'Union des radios privées du Tchad (URPT) qui a demandé à ses membres d'observer deux jours de silence. Un mot d'ordre logique, ce l'avis de Sosthène Mbernodji, journaliste à la Radio Fm Liberté de N'Djamena :
"Moi je pense que cette situation demande des actions d'envergures ! Dans tous les secteurs il va falloir réagir. La décision de l'Union des radios privées appelant à deux jours sans radio, moi je l'approuve totalement. Et il va falloir continuer ces actions afin que ce gouvernement qui n'a que faire du cri du peuple entende raison."
Grogne aussi dans l'enseignement
A l'appel du principal syndicat des enseignants, tous les établissements publics et privés ont également fermé leurs portes ce lundi, pour trois jours. Une décision qui a poussé certains élèves à manifester ce week-end dans la capitale. Selon certains médecins, même les hôpitaux risquent d'être dysfonctionnels si la pénurie de carburant en cours persiste.
Les responsables en charge de la gestion de l'énergie et du pétrole n'ont pas encore répondu aux sollicitations de la DW.