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Au Sénégal, quel avenir politique après la dissolution ?

13 septembre 2024

Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye a dissout l'Assemblée nationale et convoqué des élections législatives pour le 17 novembre 2024.

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Le président sénégalais Bassirou Diomaye Faye à Paris (Photo d'illustration)
L'annonce de Diomaye Faye intervient dans un contexte de conflit latent entre l'exécutif et la majorité parlementaire (Photo d'illustration)Image : Lemouton Stephane/Pool/ABACA/picture alliance

"Je dissous l'Assemblée nationale pour demander au peuple souverain les moyens institutionnels qui me permettront de donner corps à la transformation systémique que je leur ai promise. Aujourd'hui, plus que jamais, l'heure est venue d'ouvrir une nouvelle temporalité à notre quinquennat", a déclaré Bassirou Diomaye Faye à la télévision nationale.  

" L’issue dépendra de la capacité du gouvernement actuel à pouvoir persuader l’électorat" (Tidian Dioh)

L’analyste politique Bara Ndiaye insiste sur le fait que l’actuelpouvoir au Sénégal doit s’en tenir à ses promesses de campagne et pour y parvenir, il a besoin d’avoir une majorité au Parlement.

"La coalition Benno Bokk Yakaar, qui sont les anciens partisans de l’ancien président Macky Sall, a récemment rejeté le projet de loi qui visait à supprimer les institutions consultatives. Ce qui amène le président Bassirou Diomaye Faye à voir qu’aucune réforme ne pourra passer dans le futur", explique l’analyste.

"Pour faire passer les différents projets, il leur faut cette majorité parlementaire au risque de perdre la crédibilité par rapport aux promesses électorales non tenues et par conséquent, subir des blocus de l’opposition. Ce qui pourrait avoir des conséquences sur leur maintien au pouvoir."

Quel rôle pour l’opposition ?

Tidian Dioh est consultant international, il insiste sur le fait que l’opposition, telle qu'elle existait à l’époque de Macky Sall, a connu de nombreux changements et devra se restructurer.

Pour Tidiane Dioh : "Ce qui est sûr, c’est que l’opposition à laquelle le président Diomaye Faye a fait face, et qu’il a battu lors de la dernière présidentielle, n’est plus tout à fait la même. Aujourd’hui, vous avez une opposition qui est un peu fragmentée. La coalition que l’on avait pendant les douze ans du pouvoir de Macky Sall, cette opposition, aujourd’hui, est divisée. Ces partis ont chacun repris leur indépendance et dans le parti de l’ex-président Sall, beaucoup de personnes semblent vouloir se disputer le leadership."

"On ne sait pas s’il y aura une coalition de partis de gauche ou d’extrême gauche qui tentera d’exister. Une fois que cette question de partis sera réglée, il restera éventuellement à connaître le mode de scrutin", poursuit-il.

Une majorité parlementaire est-elle envisageable?

Paul Amegagkpo, président de l’institut Tamberma pour la gouvernance, estime que, bénéficiant de la dynamique du dernier scrutin présidentiel,le pouvoir a toutefois de sérieuses chances de se bâtir une majorité à l’occasion des élections législatives.

"L’issue dépendra de la capacité du gouvernement actuel à pouvoir persuader l’électorat de la nécessité que ce pouvoir obtienne une majorité pour pouvoir mener à bien ses politiques. Et donc, il y a, a priori, de fortes chances pour le président Diomaye Faye d’obtenir une majorité confortable au prochain Parlement. Il faudra que l’exécutif actuel aille à la rencontre du peuple sénégalais, lui offre des perspectives sérieuses qui soient en cohérence avec l’offre politique qui avait fait l’objet de la dernière présidentielle."

Bassirou Diomay Faye a par ailleurs mis en cause la gestion des finances publiques de son prédécesseur, Macky Sall. Il a ainsi évoqué un audit soumis à la Cour des comptes dont il a promis la publication du rapport.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash