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L'opposition ivoirienne peut-elle contrer Ouattara ?

Georges Ibrahim Tounkara
18 septembre 2020

A l'approche de la présidentielle en Côte d'Ivoire, l'opposition est à la recherche d'une stratégie pour contrer le président sortant, Alassane Ouattara, qui brigue un nouveau mandat.

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 Alassane Ouattara confronté à une opposition de plus en plus menaçante
Alassane Ouattara confronté à une opposition de plus en plus menaçante

Après la décision du Conseil constitutionnel ivoirien, qui a validé la candidature controversée à un troisième mandat du président sortant Alassane Ouattara, ses principaux rivaux Laurent Gbagbo et Guillaume Soro n'entendent pas baisser les bras bien que leurs candidatures ont été rejetées.

La coalition pro-Gbagbo a appelé à des "manifestations" et à la mobilisation pour "faire barrage à la dictature de Ouattara", qui avait promis de ne pas briguer un troisième mandat avant de changer d'avis en août après le décès de son dauphin, le Premier ministre, Amadou gon Coulibaly. Quant à Guillaume Soro, ex chef rebelle ayant contribué à la chute de Gbagbo, il a lui appelé depuis Paris ce jeudi (17.09.20) l'opposition à s'unir "pour stopper M. Ouattara dans sa folle aventure, par tous les moyens légaux et légitimes".

"Ma candidature est ferme, irréductible et irrévocable", a déclaré l'ancien président de l'Assemblée nationale ivoirienne lors d'une conférence de presse, en assurant que "la Côte d'Ivoire est au bord du gouffre" depuis la décision du président sortant Alassane Ouattara de se présenter à un troisième mandat. 

Selon Guillaume Soro, "maintenir l'élection du 31 octobre n'a aucun sens, y participer serait cautionner le coup d'Etat institutionnel d'Alassane Ouattara". Son appel a-t-il des chances d’être entendu par l’opposition et pourquoi Guillaume Soro se fait-il menaçant ? Sylvain Nguessan est analyste politique ivoirien et il été joint par la DW :

"Pour le moment, le rapport de force est en faveur du pouvoir", (Sylvain N'Guessan, analyste politique ivoirien)

L'Union européenne donne de la voix

Quant à l'Union européenne, elle a appelé ce vendredi (18.09.20) la Côte d'Ivoire, à respecter "les libertés publiques" et à organiser "un processus électoral impartial, transparent, inclusif et équitable" alors que la tension monte à quelques semaines de la présidentielle du 31 octobre.

L'UE appelle à "un respect des libertés publiques, notamment le droit pour chaque citoyen de manifester pacifiquement, dans le cadre prévu par la loi, sans être inquiété, et d'exprimer des opinions politiques sans être arrêté ou emprisonné", selon la déclaration faite par Josep Borrell, Haut Représentant de l'Union européenne. 

Les autorités ivoiriennes ont prolongé mardi l'interdiction de manifester prise en août jusqu'au 30 septembre, alors que l'opposition a appelé à des manifestations et dénonce des arrestations arbitraires de militants.

Georges Ibrahim Tounkara Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle