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En RDC, l'état de siège peine à convaincre

25 février 2022

Le 6 mai cela fera un an que l’état de siège a été décrété au Nord-Kivu et en Ituri. Cette mesure donne les pleins pouvoirs à l'armée qui n'arrive toutefois pas à mettre fin aux violences.

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Symbolbild | DR Kongo | Anschlag der Alliierte Demokratische Kräfte Kongo
Image : Alexis Huguet/AFP/Getty Images

Dans un communiqué de presse datant de ce jeudi (24.02.22), le mouvement citoyen la Lucha rappelle qu’au lendemain de l'instauration de l’état de siège, elle avait déjà critiqué l’absence d’une évaluation préalable de la situation et demandé au président de la République de surseoir sa décision.

''Il suffit de voir les chiffres des tueries dans les provinces sous état de siège : ils ont doublé voire triplé'' (Fabrice Mulwahali)

Fabrice Mulwahali, militant au sein de la Lucha, insiste sur la dégradation de la situation sécuritaire depuis le début de l’état de siège. ''Il suffit de voir les chiffres des tueries dans les provinces sous état de siège : ils ont doublé voire triplé comparativement à la période avant l’état de siège. Il serait préférable de remettre l’administration de la chose publique entre les mains des civils et permettre aux officiers militaires d’aller s’occuper des opérations plutôt que de sombrer dans une sorte d’affairisme lié aux mines, à la fonction publique et aux conflits fonciers,'' explique le militant à la Deutsche Welle.

 Quelle efficacité pour l’état de siège ?

S’agissant du rôle des gouverneurs militaires, pour le militant de la Lucha il n’y a qu’une seule solution : ils doivent démissionner. Il déplore également le fait que la communication officielle des autorités militaires soit opposée à ce qui se passe sur le terrain.

Sur le terrain justement, mardi, lors de la rencontre entre le secrétaire général adjoint des Nations unies en charge des opérations de maintien de la paix, Jean Pierre Lacroix, et les déplacés à Djugu, dans la province de l’Ituri, Gilbert Kabanda Kurhenga, le ministre de la Défense congolais, s’est contenté de faire de nouvelles promesses.

''Cela va faire huit mois que l’état de siège a été instauré ici. Je suis le responsable de cet état de siège au niveau du gouvernement. Quand j’ai réalisé le rapport d’évaluation, le gouvernement a décidé de prendre des mesures qui prennent en compte vos différentes requêtes. Je ne vais pas beaucoup parler parce que faire une promesse sans la réaliser n’est pas une bonne chose. Vous savez bien qu’ici en Ituri, il n’y a pas beaucoup de soldats. Depuis un voire deux mois, nous avons envoyé des soldats qui arrivent ici. Je pense que d’ici un mois, ce problème sera résolu, ''souligne le ministre de la défense.

Symbolbild | DR Kongo | Anschlag der Alliierte Demokratische Kräfte Kongo
Image : Alexis Huguet/AFP/Getty Images

Crise de confiance ?

Un problème qui continue à susciter un manque de confiance au sein des populations, comme le rappelle Jean-Claude Mbabaze, président de la Coordination territoriale de la société civile de Rutshuru, au Nord-Kivu. ''Malheureusement il y a eu beaucoup d’attentes qui n’ont pas été réalisées et cela engendre ce manque de confiance parce qu’on attendait la traque des groupes armés et l’éradication de l’insécurité, choses que l’on n’a pas encore vues. Nous sommes d’accord avec la prolongation de l’état de siège mais il faut qu’il y ait des préalables, c’est cette évaluation que nous avons toujours demandée. Elle nous permettra de recadrer les choses et de donner des orientations pour que nous puissions bénéficier de cet état de siège sur le plan de la sécurité'' renseigne le président de la société civile.

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Dans son communiqué de presse, le mouvement citoyen la Lucha propose de suspendre les gouverneurs militaires, de traduire en justice tous les officiers soupçonnés de graves violations des droits de l’homme, de mettre en place un vrai programme de démobilisation, désarmement et réinsertion communautaire, et de libérer leurs camarades incarcérés à Beni.

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Nous avons tenté de joindre le porte-parole du gouvernement congolais qui nous a assuré que la question de l’état de siège serait abordée aujourd’hui lors du Conseil des ministres.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash