RDC : enquêtes en cours sur le meutre de Chérubin Okende

Depuis l’annonce, hier, de l’assassinat de Chérubin Okende, la situation a quelque peu évolué.

Firmin Mvonde, le procureur général, a fait savoir ce jeudi au cours d’une conférence de presse qu’un premier suspect avait été arrêté.

Il a précisé que le suspect était interrogé, tout en insistant sur le fait que les témoignages recueillis ne permettent pas, à l’heure actuelle, d’en dire plus sur son identité et sur son éventuelle implication dans ce meurtre.

Le gouvernement calme le jeu

Pour sa part, Patrick Muyaya, le porte-parole du gouvernement, a insisté sur le fait qu’une enquête est en cours.

Il a aussi rappelé que ce crime s’est déroulé dans un contexte où les autorités avaient, depuis plusieurs jours, mis en place des contrôles dans certains quartiers de la capitale, où les cas d’enlèvement se sont multiplié ces derniers temps.

Pour lui, il est hors de question de plonger la capitale Kinshasa dans une forme de psychose alors que le pays doit prochainement accueillir les Jeux de la francophonie.

Surtout, il a mis en garde contre une exploitation politique de ce crime à cinq mois de l’élection présidentielle.

" On peut diverger sur le plan politique, mais ceci est aussi l’occasion d’interpeller les uns et les autres. Evidemment, c’est un homme politique qui est décédé, il y aura des implications politiques, on le comprend. Mais c’est prématuré de vouloir aujourd’hui commencer à se positionner", a-t-il assuré.

"Il y a une enquête qui a commencé au niveau de la police, il y a une enquête pluridisciplinaire qui va commencer que nous voulons transparente, que nous voulons ouvrir à des services étrangers parce qu’il est question d’établir tous les faits vrais. "

Contexte politique tendu

S’agissant des enquêtes en cours, l'Association congolaise pour l'accès à la justice, l’Acaj, a fait savoir aujourd’hui qu’elle lance une enquête citoyenne sur les lacunes constatées dans la réaction des services de police : de l’annonce de la disparition de Chérubin Okende jusqu’à la découverte de son corps sans vie un jour plus tard.

"Nous avons noté que le gouvernement a annoncé une enquête pluridisciplinaire mais cela ne peut pas nous empêcher de mener notre propre enquête parallèle en tant qu’organisation de défense des droits de l’Homme",  précise à la DW, Georges Kapiamba, président de l'Acaj.

"Nous craignons que cette enquête pluridisciplinaire ne puisse pas aborder les lacunes que nous avons épinglées. Tout ce que nous allons faire, et les résultats de notre enquête, nous pourrons le partager avec le gouvernement,"

Le meurtre de Chérubin Okende intervient dans un contexte de tension politique croissante en RDC.

Le mois dernier, la Conférence des évêques catholiques avait déploré un recul des libertés publiques, dénonçant notamment la "répression violente des manifestations de l’opposition, la restriction de la liberté de mouvement des opposants, l’instrumentalisation de la justice et les arrestations arbitraires."