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"Sema", un film sur les violences faites aux femmes en RDC

7 mars 2022

Projeté à Goma, dans l'est de la RDC, "Sema" est un film fort qui veut montrer les conséquences du viol et lutter contre la stigmatisation des victimes.

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Une victime de viol en RDC
Une victime de viol en RDCImage : Yannick Tylle/picture-alliance

A travers le film "Sema", les victimes ont décidé de raconter leur histoire. Cette fiction s'inspire de faits réels, vécus par les survivantes de violences sexuelles. Elle montre des scènes violentes, subies par les femmes et met aussi en scène des enfants nés de ces viols.

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Un crime aux conséquences lourdes

Les femmes victimes de violences sexuelles veulent, à travers ce film, envoyer un message à la communauté congolaise et internationale sur l'ampleur des atrocités résultant des viols commis durant les conflits.

Niclette Tsongo est l'une des membres du Mouvement national des survivants des violences sexuelles liées aux conflits en RDC.

"Les violences sexuelles sont une réalité et elles existent"

"En réalisant ce film, nous souhaitons montrer à nos communautés que les violences sexuelles sont une réalité et qu'elles existent. Il était également nécessaire de montrer les difficultés que traversent les victimes de violences sexuelles et leurs enfants. Comme outil de sensibilisation, nous avons voulu appeler nos communautés à se mettre à la place des survivants de violences sexuelles, à les accompagner dans leur combat mais aussi à les écouter, à les approcher et à savoir exactement ce qui les dérange et ce que ces victimes vivent. "

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Sensibiliser les jeunes générations

Le film Sema raconte les histoires croisées de deux femmes victimes de violences sexuelles. Pour les spectateurs qui ont assisté à la première projection à Goma, il est nécessaire de mettre l'accent sur l'éducation dès le plus jeune âge. 

Luiza Prada était présente à cette projection : "Le seul crime dont nous avons honte de dire que nous avons été survivants est le crime sexuel. Nous devons commencer par l'éducation. Éduquer nos enfants à ne pas être violents. Il ne faut pas normaliser la violence. Après avoir vu le film, j'ai eu honte d'être un être humain et de voir comment des êtres humains peuvent faire autant de mal aux autres. "

La réalisation de ce film a également fait partie du processus de guérison pour certaines femmes violées.

Pour d'autres spectateurs présents, comme Jérôme, la société congolaise ne doit pas laisser ce combat aux seules victimes : 

"Je pense que le combat pour la survie des personnes qui ont été agressées sexuellement n'est pas un combat qui doit être laissé à ces femmes uniquement. C'est un combat de toute la société. La première chose à faire est d'éduquer les gens et deuxièmement, nous devons faire passer un message. Il faut avoir une approche éducative, il faut avoir une approche sociale aussi, mais aussi travailler sur la prévention." 

Sema, qui dure 45 minutes, est un film réalisé en swahili mais sous-titré en français et en anglais, afin de toucher un public plus large à l'étranger.