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RDC : montée de la violence dans la province de la Tshopo

Paul Lorgerie
6 novembre 2023

En RDC, à 25 km de Kisangani, un village a été pris pour cible par des assaillants dans une zone épargnée par les violences jusque-là.

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Des habitants d'un village
L'est de la RDC est en proie à des violences armées depuis près de 30 ans (Photo d'illustration)Image : Arlette Bashizi /REUTERS

Depuis quelques mois, la province de la Tshopo, dans l’est de la République démocratique du Congo, connaîtune montée de violences qui passent largement sous les radars médiatiques.

Dimanche matin (05.11), la vidéo de dizaines de personnes venant de fuir leur village a largement été diffusée sur les réseaux sociaux. La veille, leur village avait été attaqué par une bande de jeunes de la communauté Mbole.

Selon le gouvernorat, "un certain Calvin a eu recours à ses frères et amis pour s’attaquer à la famille de son ancienne copine et du fiancé de cette dernière […] Cette crise de jalousie a donc tourné au drame".

L’assaut a fait six morts et huit blessés graves.

Insécurité grandissante

Un événement à première vue isolé. Mais la communauté Mbole se trouve aujourd’hui au cœur d’un conflit qui met à mal la sécurité des habitants de la Tshopo.

En février dernier, des concessions agricoles sur lesquelles résident les ethnies Mbole et Lengola ont été vendues à la société "Company agropastorale du Congo".

Une vue aérienne de Kisangani
Kisangani est le Chef-lieu de la province de la TshopoImage : Arlette Bashizi /REUTERS

Sur la vingtaine de contrats de bail signés, que la Deutsche Welle a pu se procurer, apparaît la signature de la gouverneure de la province, Madeleine Nikomba Sabangu.  

Selon une source au sein des communautés, "Mbole et Lengola ont été manipulés pour s’opposer, alors qu’elles entretenaient, dans un passé proche, des rapports de plaisanterie".

Les causes de l’attaque

D’après trois sources indépendantes, l’événement qui aurait mis le feu aux poudres serait l’arrivée de géomètres sur le territoire, venus pour réaliser les mesures des différentes parcelles acquises. Ce géomètre aurait été accompagné par un chef Lengola. Une visite à laquelle des individus Mbole se serait opposés, la situation a dégénéré, faisant ainsi un mort parmi eux.

D’après le Adolphe Agnonga Chober, spécialiste en mouvements armés et professeur à l’université de Kisangani, les "Lengola ne peuvent aujourd’hui plus se rendre dans les entités Mbole et vice-versa. Le conflit s’est par ailleurs étendu à d’autres communautés, créant un lien d’antagonisme et d’alliances" entre les différents peuples sur place.

Pour autant, il est à l’heure actuelle difficile d’établir combien de personnes ont péri dans ce conflit.