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RDC : premières conclusions des observateurs de la Cenco-ECC

Paul Lorgerie
28 décembre 2023

En RDC, les observateurs des Eglises pointent dans leur rapport préliminaire rendu public ce jeudi des "irrégularités" lors des élections.

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Une conférence de la Cenco-ECC
En raison de nombreux problèmes logistiques, le quadruple scrutin a été prolongé officiellement le 21 et s'est poursuivi plusieurs jours dans certaines zones reculéesImage : Wendy Bashi/DW

Le très attendu rapport préliminaire de la mission d’observation de la Conférence épiscopale nationale du Congo et l’Eglise du Christ au Congo a été publié dans une présentation en présence de la communauté diplomatique. 

Une publication aux résultats provisoires, qui vont pour le moment dans le sens des conclusions partielles de la Commission électorale, la Céni, tandis que l’opposition semble se mettre en branle pour contester un processus électoral qu’elle qualifie de "chaotique".

Les évêques et pasteurs des Eglises catholiques et protestante ont préféré jouer la prudence. Alors que près de 25.000 observateurs avaient été envoyés dans l’ensemble des bureaux de vote à travers le territoire congolais, les chefs de la mission d’observation ont pour le moment reçu 8.788 rapports qui débroussaillent les premiers dysfonctionnements du scrutin. 

"38% de cas d’interruption des votes"

Parmi ces données, les raisons du retard du vote. Selon la déclaration préliminaire, seulement 26 % des rapports affirment que les Congolais ont pu voter dès l’ouverture des bureaux de vote. Et parmi les raisons du retard, entre autres, l’arrivée en retard du matériel, la longueur des procédures d’ouverture et les dysfonctionnements des machines à voter.   

"Nous avons relevé 38% de cas d’interruption des votes. Mais que s’est-il passé entre lors de ces interruptions, pendant toutes ces heures ?", s’interroge l’évêque Donatien Nshole, secrétaire général de la Cenco. 

La RDC dans l’attente des résultats des élections générales

L'opposition s’engouffre dans la brèche 

D'après un expert électoral, nombre de soucis ne figure pas dans la déclaration. Les questionnaires des observateurs ne les prévoyant pas, il faudra attendre les rapports finaux pour connaître les différents couacs rencontrés depuis le 20 décembre

Et selon les religieux, le scrutin s’est étendu jusqu’au 27 décembre, une durée contraire à la loi électorale qui prévoyait que le jour du vote ne se déroulerait que sur une journée.   

Une brèche dans laquelle s’est engouffrée l’opposition. Avec une manifestation peu suivie mercredi (27.12), pour demander l’annulation du processus électoral, des leaders comme Martin Fayulu ou encore Moïse Katumbi ont demandé au peuple congolais de se mobiliser.

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Le pouvoir appelle à relativiser

Mais pour le porte-parole du Gouvernement, Patrick Muyaya, il faut relativiser la situation. Il demande à l’opposition de passer par les voies légales pour formaliser leur mécontentement.   

"Nous avons tous noté qu’il y avait des difficultés, concède-t-il. Il y avait des points où les bureaux ont ouvert en retard. Il y avait des points où les machines ne sont pas arrivées à temps. Il y avait des points où il y avait des problèmes de machine. Mais ici, il faut aussi relever la forte mobilisation des Congolais qui, pour certains, ont attendu 10h à 12h pour voter."

Par ailleurs, sans vouloir donner de détails, les Eglises catholiques et protestantes ont bien confirmé qu’un candidat était largement en tête, emportant plus de la moitié des voix comptabilisées, selon leur propre décompte.