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RDC : reprise des combats entre l'armée et le M23

28 mars 2022

Dans la province du Nord-Kivu, des affrontements ont poussé des dizaines d’habitants à fuir leurs villages pour se réfugier en Ouganda.

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Membres d'une milice mai-mai (archive)
Membres d'une milice mai-mai (archive)Image : Dai Kurokawa/dpa/picture alliance

Les positions de l'armée congolaise "ont été attaquées par les M23" à Runyoni et à Chanzu dans la nuit de dimanche à lundi, a fait savoir le lieutenant-colonel Muhindo Lwanzo, directeur de cabinet de l'administrateur militaire du territoire de Rusthuru, dans la province du Nord-Kivu.

Les autorités militaires sur place précisent que les affrontements sont en cours et qu’elles essayent de récupérer les zones prises par le M23.

Lire aussi: RDC : des affrontements entre l'armée et le M23

John Banyene, le président de la société civile du Nord-Kivu, précise que des villages se vident et que la population de Bunagana traverse la frontière vers l’Ouganda, tandis que celle de Rwanguba et  Cyengerero  se déplace soit vers l’Ouganda soit vers d’autres chefs-lieux.

Pour lui, les autorités congolaises devraient renforcer les effectifs au sein de l’armée.

"Pourquoi nos militaires doivent toujours attendre qu’ils soient attaqués ? Nous demandons au gouvernement de renforcer les effectifs. Mis à part cela, nous avons toujours dit que nos frontières sont poreuses. Certains éléments du M23 se trouvent au Rwanda, d’autres en Ouganda, cela montre que nos voisins ne nous aident pas. Du point de vue sécuritaire, nous avons l’accord cadre (d’Addis Abeba) qui n’est pas respecté par les autres pays voisins comme le Rwanda et l’Ouganda", s’indigne le président de la société civile du Nord Kivu.

"Pourquoi nos militaires doivent toujours attendre d'être attaqués ?" (John Banyene)

A quand une solution pérenne ?

Défait en 2013 par l'armée congolaise, le M23 (Mouvement du 23 mars) a refait parler de lui au moins de novembre. Ce dernier a été accusé d’avoir attaqué plusieurs positions militaires dans la région de Rusthuru.

Pour Christophe Vogel, chercheur à l’Université de Gand en Belgique, la reprise des activités et affrontements en cours démontre la faiblesse des accords de paix et autres programmes de démobilisation.

Les groupes armés continuent de semer la terreur parmi les civils dans le Nord-Kivu
Les groupes armés continuent de semer la terreur parmi les civils dans le Nord-KivuImage : Dai Kurokawa/dpa/picture alliance

"Il y a eu une multitude de différentes initiatives, accords de paix, négociations et conférences qui n’ont jamais vraiment aboutis à une solution durable. Ces différentes négociations et conférences sont souvent politisées dans leurs procédures. Mais en même temps, le contenu de ces négociations est plutôt dépolitisé dans le sens où les racines politiques, économiques et sociales qui sont locales au Congo, ou transfrontalières, sont rarement attaquées pour mettre fin à ce cycle de mobilisation, démobilisation, remobilisation," explique le chercheur  à la DW.

Quid de l’état de siège ?

Egalement appelé "Armée révolutionnaire congolaise", le M23 est issu d'une ancienne rébellion tutsi congolaise du Nord-Kivu, jadis soutenue par le Rwanda et l'Ouganda.

Lire aussi: RDC : les massacres se poursuivent dans l’Est

L'armée congolaise mène des opérations militaires dans la province du Nord-Kivu, tout comme dans celles voisines de l'Ituri et du Sud-Kivu, contre les groupes armés, dont le M23.

Relire: En RDC, l'état de siège peine à convaincre

Depuis le 6 mai 2021, les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri ont été placées sous état de siège, une mesure exceptionnelle où les autorités civiles ont été remplacées par des officiers de l'armée et de la police en vue de mettre fin à l’insécurité et aux massacres de civils par les groupes armés.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash