RDC: un rapport accablant pour l'OMS
28 septembre 2021Les faits remontent à 2018. Ils concernent des abus sexuels commis par des employés locaux ou expatriés de l’OMS, chargés de lutter contre l'épidémie d'Ebola. Les enquêteurs assurent avoir interrogé une dizaine de femmes à qui l’on a proposé du travail en échange de rapports sexuels.
D’autres encore ont été victimes de viol. Une Congolaise, qui a préféré garder l’anonymat et qui habite au Nord-Kivu, relate comment elle a été engagée après avoir dû offrir des faveurs sexuelles à un expatrié. " Pour être engagée à la riposte, j’avais fait plusieurs démarches qui n’ont pas été concluantes. Un ami qui était proche des expatriés m’a proposé, l’ami m’a dit qu’un expatrié m’a appréciée : si tu l’acceptes, tu seras directement engagée. J’ai été obligée de céder pour trouver du travail. J’avais commencé comme hygiéniste au centre de traitement de Katwa, un mois après j’ai été promue au poste de magasinière. Je ne suis pas la seule dans ce cas, j’ai vu plusieurs collègues qui, grâce au sexe, ont accédé à des postes chez nous au centre de traitement de Katwa, " confie t-elle.
Le directeur de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, s'est excusé pour le comportement des employés de son organisation qui se sont livrés à des violences sexuelles sur des dizaines de femme. Il a promis des conséquences sévères aux auteurs de ces faits.
Vulgariser autour des outils juridiques existants
Pour l’activiste sociale Chantal Faida, qui salue le courage des victimes et le travail des enquêteurs, il est du devoir des autorités congolaises de vulgariser les outils légaux qui existent pour dénoncer en cas de violence sexuelles. " Je vais citer ici les articles 13, 14 et 15 de la Constitution qui parlent de la protection des droits des femmes que ce soit dans la vie privée ou dans la vie publique. Mais ces articles, ces instruments, ces dispositions sont ignorés. Nous avons d’autres instruments nationaux, régionaux et internationaux qui sont ignorés. Et donc, c’est de la responsabilité de l’Etat de faire connaître les lois, " conseille Chantal Faida.
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Sur la base des informations qu’elle a reçues, l’OMS a mis fin au contrat de quatre agents impliqués. S’agissant des autres, l’organisation a fait savoir que beaucoup avaient des emplois de courte durée et se verront bannir de tout emploi futur.
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Par ailleurs, l'OMS transmettra les allégations de viol aux autorités nationales en RDC pour qu'elles enquêtent, ainsi que dans les pays d'origine des auteurs présumés.