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La presse étouffée en Guinée (Sékou Jamal Pendessa)

6 juin 2024

Entretien avec le syndicaliste guinéen Sékou Jamal Pendassa sur la répression accrue des autorités militaires envers les médias du pays considérés comme trop critiques.

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Mamady Doumbouya a pris le pouvoir en Guinée en 2021, par la force. Depuis, il dirige la junte militaire à la tête du pays. Pour l’heure, aucune date n’a été encore fixée pour mettre fin à ce qu’on appelle la "transition". Donc les militaires restent au pouvoir pour l’instant. Et ils ne semblent guère apprécier la contradiction.

La répression se fait de plus en plus systématique. Amnesty International a dénombré presque 50 morts dans celle des manifestations depuis 2021. Des manifestations qui sont d’ailleurs interdites dans l’ensemble du pays, en dépit des droits garantis par les textes guinéens. 

Pour en savoir plus du combat difficile, dans le pays, pour la défense des droits humains et des libertés fondamentales  - et notamment la liberté de la presse, je vous propose cette semaine un entretien avec le journaliste Sékou Jamal Pendessa.

Son nom vous dit peut-être quelque chose : Sékou Jamal Pendessa est non seulement journaliste mais aussi secrétaire-général du Syndicat des professionnels de la presse de Guinée (SPPG).

Fin février, il a été condamné à six mois de prison dont trois avec sursis, assortis d’une amende, par un tribunal de Conakry. Les juges du tribunal de première instance de Dixinn l’ont reconnu coupable de "provocation à un attroupement non-armé, atteinte et menace de porter atteinte à l’ordre public, à la sécurité publique, à l’intégrité et à la dignité des individus par le biais d’un système informatique".

En clair, Sekou Jamal Pendessa a été condamné pour avoir appelé à manifester contre la censure de la presse privée en Guinée.

Son avocat a fait appel, Reporters sans frontières lui a apporté son soutien. Et quand il a été emprisonné, une grève générale a été organisée en Guinée pour réclamer sa libération.

Sekou Jamal Pendessa a été relâché mais les conditions de travail des journalistes ne se sont pas améliorées depuis le début d’année. Au contraire. Plusieurs médias privés – radios et télévision – ont été suspendus, des ondes brouillées, leurs équipements de diffusion démontés… et le mécontentement est tel que des syndicats et des organisations de la société civile guinéenne menacent de nouveaux mouvements de grève, voire de manifestations, en dépit de l’interdiction et du danger.

Droits et Libertés  est une émission de Sandrine Blanchard

Avec un merci cette semaine à Sekou Jamal Pendessa

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Droits et Libertés

Chaque semaine, Droits et Libertés propose un éclairage sur une atteinte à la dignité humaine, mais aussi sur le combat, mené sous toutes les latitudes, par des défenseurs des droits de l’homme.