"Toutes les cartes sont entre les mains de Macky Sall"
7 juin 2023Au Sénégal, on se diriger de plus en plus vers l'apaisement. Dans le quartier où se trouve le domicile de l'opposant Ousmane Sonko, les riverains peuvent désormais circuler normalement après toutefois des fouilles systématiques. Ceci alors que les autorités continuent, visiblement de s'organiser pour éviter que les violences et saccages observés ces derniers jours se reproduisent.
Le gouvernement sénégalais a par exemple annoncé mardi (06.06) la fermeture provisoire ses consulats généraux à l'étranger à la suite d'attaques contre un certain nombre d'entre eux sur fond de vives tensions sur le territoire national.
La condamnation de l'opposant Ousmane Sonko à deux ans de prison avait suscité des heurts qui ont fait au moins 16 morts et des dégâts considérables. Elle a donné lieu également à des manifestations à l'étranger.
Le pouvoir et l'opposition se sont rejeté la faute des violences. Le camp présidentiel a invoqué les appels à "l'insurrection" lancés selon lui par M. Sonko pour échapper à la justice.
La nécessité d'une enquête
De son côté, l'ONG de défense des droits Human Rights Watch a réclamé l'ouverture immédiate d'une enquête "indépendante et crédible" sur les violences".
Elle a aussi noté dans un communiqué que "l'usage excessif de la force et les arrestations arbitraires" sont devenus courants depuis 2021, et que, ces derniers mois, les autorités ont "réprimé des membres de l'opposition, les médias et la dissidence".
Selon la presse locale, le président Macky Sall a rendu tard lundi soir (05.06) une visite au khalife général des mourides, le khalife Serigne Mountakha Mbacké. Les dignitaires religieux sont considérés comme exerçant une influence considérable en politique au Sénégal.
Quoi qu'il en soit, les Sénégalais continuent pour leur part de suivre avec beaucoup d'attention l'évolution de la situation socio-politique dans le pays.
Une tribune
En début de semaine, trois intellectuels sénégalais de renom, à savoir Mohamed Mbougar Sarr, Felwine Sarr et Boubacar Boris Diop, ont publié une tribune au sujet de la situation dans le pays.
Ils ont imputé les violences à "la dérive autoritaire" du président Macky Sall et au projet qu'ils lui prêtent de briguer un troisième mandat en 2024.
Le chef de l'Etat sénégalais, qui ne s'est toujours pas exprimé sur une éventuelle candidature, a jusqu'à présent gardé le silence également sur les récent évènements, malgré les appels à une prise de parole de sa part.
Cliquez sur l'image ci-deeus pour écouter l'interview de l'écrivain Boubacar Boris Diop.