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Report de la présidentielle, le Sénégal en ébullition

Robert Adé
5 février 2024

Plusieurs centaines de Sénégalais sont descendus dans la rue ce dimanche pour dénoncer le report sine die de l'élection présidentielle par Macky Sall.

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Senegal Dakar 2024 | Protestation contre le report de l'élection présidentielle
Des jeunes manifestants dans la rue pour dénoncer le report sine die de l'élection présidentielle du 25 février 2024Image : Zohra Bensemra/REUTERS

Un rassemblement de candidats de l’opposition qui ont appelé au lancement de la campagne électorale a été dispersé par les forces de sécurité, à coup de gaz lacrymogène et plusieurs responsables de l'opposition ont été interpellés.

Sans un dialogue politique sincère, L’opposition et la société civile craignent désormais des lendemains politiques incertains pour le Sénégal comme en témoignent ces réations receuillies à Dakar : 

"Il ne veut pas laisser notre pays en paix. Qu’il nous laisse notre pays ! Nous allons élire un autre." "Ça ressemble à un coup d’Etat constitutionnel. On ne s’attendait pas à un renvoi des élections !" ou encore "Y en a marre ! Il y a 12 ans, c’était pareil. Qu’avait-il dit ? On ne repousse pas d’élections. Il n’est pas le propriétaire de ce pays !"  

"Le report n’est pas anodin"

La colère est donc montée d’un cran dans la capitale sénégalaise, suite au discours à la nation du président Macky Sall annulant le décret portant convocation du corps électoral pour l’élection présidentielle du 25 février. 

"Nous, aujourd’hui, c’est la constitution notre bible, notre coran. Nous, nous n’avons pas besoin de dialogue. On se réfère à la constitution. Le processus a été validé à 50%. Il suffit juste d’aller voter et de revenir. C’est tout ! On n’a pas besoin d’autres choses. Nous connaissons nos candidats", dit Alioune Barro, membre de la coalition Bassirou Diomaye Faye Président 2024, membre fondateur de l’ex Pastef.

Le président Macky Sall lors de son allocution à la nation, samedi (03.02.24)
La veille de l'ouverture officielle de la campagne, le président Macky Sall a décidé de reporter le scrutin présidentiel Image : RTS/Reuters

Nécessité d'un dialogue

"On savait qu’il y a des calculs derrière ce report. Donc ce n’est pas quelque chose qui est arrivé brusquement. Je pense bien que ça peut ramener la paix s’ils font un dialogue sincère", explique Walo Diaw, informaticien et sympathisant des quatre candidats de l’opposition pro-Sonko.

La détermination de l’opposition à battre campagne, conformément au calendrier initialement prévu par le Conseil constitutionnel avant l’annulation du scrutin du 25 février par Macky Sall et l’interpellation, dimanche, de l’ancienne Première ministre Mimi Touré, candidate recalée, interviennent dans un contexte préélectoral déjà tendu, reconnait Mamadou Mignane Diouf, membre de la société civile. D’où l’importance, selon lui, d’un dialogue entre les différents acteurs : 

"Qu’on l’appelle dialogue, qu’on l’appelle négociation ou qu’on l’appelle conférence nationale, il faut nécessairement que les acteurs politiques qui sont une toute petite minorité dans le Sénégal acceptent de se parler si vraiment c’est le Sénégal qui est leur priorité dans les engagements, dans la militance dont ils se réclament", suggère Mamadou Mignane Diouf, coordonnateur du Forum Social du Sénégal.

Ce lundi, les députés vont examiner en séance plénière le projet de loi portant report de l’élection présidentielle du 25 février prochain.

 

Robert Adé Correspondant au Sénégal pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais