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Réactions après la condamnation des soldats ivoiriens

Mahamadou Kane | Julien Adayé
2 janvier 2023

Les 46 militaires ivoiriens soupçonnés d'être des "mercenaires" détenus au Mali depuis juillet, ont été condamnés vendredi (30.12) à vingt ans de réclusion criminelle.

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Le chef de la junte malienne, Assimi Goita, et le président ivoirien Alassane Ouattara
Malgré leur condamnation, le président ivoirien a assuré samedi que les soldats ivoiriens "regagneront bientôt le sol ivoirien".

Les militaires ivoiriens ont été déclarés coupables d'"attentat et complot contre le gouvernement", "atteinte à la sûreté extérieure de l'Etat", "détention, port et transport d'armes et de munitions de guerre (...) ayant pour but de troubler l'ordre public par l'intimidation ou la terreur", selon le procureur général Ladji Sara cité dans un communiqué.
 

Pour Issiaka Sogodogo, juriste, les 20 ans de prison ferme retenus contre les 46 soldatset la peine de mort à l’encontre des trois femmes de la troupe pourrait s’expliquer du point de vue juridique : 

"L’affaire étant criminelle, cela va de soi qu’il ait des peines de 5ans, 10ans, 20ans de prison voire la peine de mort. Ce qui est le cas d’espèces aujourd’hui. Le parquet général a jugé nécessaire de requérir 20 ans de prison et le président de la cour a suivi le parquet général en la matière et a donc donné 20 ans de réclusion criminelle et une amende de 2 millions de Fcfa pour chacun des 46 soldats. Pour ce qui est des femmes qui sont impliquées dans la dite affaire, il a été question de la peine de mort et 10 millions de Fcfa d’amende pour chacune d’entre elles. Celles-ci ont peut-être été citées par le parquet, mais qui ont refusé de comparaître devant le tribunal. Elles ont donc été jugées par contumace. Donc si la mauvaise foi est précise, si la mauvaise foi est démontrée, je dirais que c’est un peu cela la sanction. Je crois que l’Etat du Mali a voulu faire passer un message et le message il est bien passé", indique au micro de la DW M. Sagodogo. 

L'aéroport international de Bamako
Les soldats ivoiriens avaient été arrêtés le 10 juillet à leur arrivée au Mali.Image : Thomas Trutschel/photothek/picture alliance

 

Aly Tounkara, directeur exécutif du centre d’études sécuritaires et stratégiques au Sahel abonde dans le même sens et s’attend à une libération des militaires ivoiriens dans les heures voire les jours qui suivent :

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"Cette condamnation prouve à suffisance que le principe juridique coté malien a été respecté et suivi. L’étape suivante à laquelle tout le monde s’attend consistait à une grâce qui va être accordée à ces détenus aujourd’hui au Mali par le président de transition le colonel Assimi Goita. Cette grâce tant attendue est aussi l’expression de ces relations combien fraternelles entre le Mali et la Côte d’Ivoire comme pour montrer que l’un ne peut pas se passer de l’autre", explique M. Tounkara. 

Une aministie en vue ? 

Bruno Segbedji journaliste et directeur de publication à Mali-Horizon, estime pour sa part qu’au-delà de la grâce présidentielle, l’autre option serait de :"réunir une session extraordinaire au niveau du CNT, le Conseil national de transition, pour voter une loi d’amnistie qui va profiter à ces détenus-là. Je crois qu’on tend vers le dénouement. Cela doit se dénouer très bientôt."

Cette première semaine de l'année 2023 s’annonce donc décisive dans ce qui pourrait être l’issue finale dans le dossier des 49 militaires ivoiriens qui avait empoisonné les relations bilatérales entre le Mali et la Côte d’Ivoire, deux pays voisins de l’Afrique de l’Ouest.

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