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Sonko dénonce une "corruption généralisée" sous Macky Sall

Robert Adé
27 septembre 2024

Au Sénégal, le Premier ministre a détaillé l'état des finances publiques et accusé son prédécesseur de mensonges et d'endettement effréné

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Conférence de presse d'Ousmane Sonko
Les résultats des audits sur la gestion des deniers publics sous l'ancien président Macky Sall ne sont pas très reluisantsImage : SEYLLOU/AFP

La santé financière et budgétaire du Sénégal est moribonde. Que ce soit au niveau des finances publiques, du foncier, du patrimoine bâti, des agences et sociétés d'Etat, les résultats des audits menés sur instruction du président Bassirou Diomaye Faye, concernant la gestion des deniers publics sous l'ancien président Macky Sall sont même catastrophiques, à en croire l'actuel Premier ministre, Ousmane Sonko.

"Plus de 2.500 milliards ont été dépensés ces 4 dernières années sous le sceau du secret-défense pour échapper aux règles des marchés publics. Et donc toutes ces pratiques ont facilité la corruption. Plus de 25.000 milliards de francs CFA ont été mobilisés offrant un champ illimité à toutes les dérives. De telles pratiques y compris celles consistant à contracter des crédits bancaires hors du circuit du contrôle budgétaire ouvrent la voie des dérives dans l'utilisation discrétionnaire des ressources. Le trésor public s'est retrouvé dans une situation où il n'est au courant de ces opérations qu'au moment de leur effectivité ou qu'au moment du remboursement des prêts contractés."

Poursuites prévues

Pour le ministre sénégalais de la Justice, ces dérives ne resteront pas impunies : "Ce qui est certain, c'est que toutes les conséquences juridiques et judiciaires seront rigoureusement tirées" a déclaré Ousmane Diagne. "Les faits seront décortiqués de façon particulièrement transparente, claire et objective, les responsabilités situées et les personnes susceptibles d'avoir eu à commettre des faits contraires ou en infraction avec la loi pénale en subiront toutes les conséquences de façon rigoureuse."

Moment mal choisi ? 

"Les gens auront du mal à croire qu'il ne s'agit pas d'une chasse aux sorcières" (Charles Emile Abdou)

La reddition des comptes est un exercice conforme aux directives de l'Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA) sur la gestion des finances publiques, notamment le code de transparence.

Cependant, déplore l'administrateur civil et homme politique, Charles Emile Abdou Ciss, président de ELEGU Sénégal ‘'Sénégal de demain'', c'est un exercice qu'il faut sortir du cadre politique : 

"Nous sommes dans une période électorale, et faire cet exercice dans ce contexte me parait un peu difficile parce que les gens auront du mal à croire qu'il ne s'agit pas d'une chasse aux sorcières. Bien entendu que ceux qui ont exercé des responsabilités pour lesquelles il y a des faits qui leur sont reprochés doivent rendre-compte. Mais moi j'aurais préféré que cet exercice se fasse lors des trois premiers mois. Et, il était parfaitement possible de le faire, car sous l'ancien régime, le régime du président Macky Sall, il y a eu beaucoup d'écarts, beaucoup de dérives financières. Et il faudrait que ces écarts et ces dérives cessent."

Cet Etat des lieux de la situation financière et budgétaire du Sénégal vient en prélude au lancement officiel la semaine prochaine, du référentiel 2050, le plan stratégique d'opérationnalisation du programme de Bassirou Diomaye Faye.

 

 

Robert Adé Correspondant au Sénégal pour le programme francophone de la Deutsche Welledw_francais