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La communauté LGBT+ prise pour cible au Sénégal

20 mai 2022

Les membres de la communauté LGBT+ affirment qu'ils sont de plus en plus la cible d’actes homophobes.

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Au Sénégal, les membres de la communauté LGBT+ doivent vivre cachés où s’exiler.   
Au Sénégal, les membres de la communauté LGBT+ doivent vivre cachés où s’exiler.  Image : Sally Hayden/ZUMA/imago images

Dans un pays où l’homosexualité est rejetée par une frange assez importante de la population, la loi n’aide pas à protéger les membres de la communauté LGBT+. Ils doivent se cacher où s’exiler pour ne pas être victime de la vindicte populaire.

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 "On rencontre des situations très difficiles, très délicates. Parfois on est même agressé dans la rue", raconte Ndeow Ndiaye (nom d’emprunt) membre de la communauté LGBT+ au Sénégal qui l’assure : ces agressions sont de plus en plus fréquentes dans le pays.

La peur et l'exil

"Acte impudique ou contre nature avec un individu de son sexe", c’est ainsi que juridiquement l’homosexualité, qui est passible d’emprisonnement, est qualifiée au Sénégal. 

Ecoutez l'audio

Si la loi ne facilite pas la vie aux homosexuels dans le pays, la société non plus ne les laisse pas en paix.

Une situation que décrit Souleymane Diouf (pseudonyme) du mouvement Free Sénégal, une organisation de défense des droits des LGBT+.

Il précise que les membres de la communauté vivent dans la peur au Sénégal "dans la peur et l'exil. La plupart des membres de la communauté se sont exilés. C’est la seule solution que la communauté a sur place parce qu’ils ne sont pas protégés par le gouvernement. Ils sont persécutés par les associations homophobes sur place et ils sont persécutés au sein de leur famille. Nous avons de plus en plus de personnes qui se retrouvent dans la rue, des personnes qui vivent avec le VIH, des personnes dans la rue qui survivent par la prostitution", précise Souleymane Diouf.

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Le cas des lesbiennes 

Etre membre de la communauté LGBT+ est encore plus difficile pour les lesbiennes comme Ndeow Ndiaye qui a récemment été victime d’une agression.

Ecoutez les précisions de Carole Assignon

"J’étais habillée comme un homme avec mes locks et je marchais dans la rue. J’ai entendu une femme dire : regardez ces sales lesbiennes qui sont en train de salir le pays. Je n’ai rien répondu, la femme a insisté et a dit : 'C’est à toi que je parle, vous pensez que vous pouvez détourner les valeurs du pays ?' Lorsque j’ai riposté, des gens sont venus me taper", raconte Ndeow Ndiaye qui pense désormais à s'exiler.

Outre les agressions, les lesbiennes dont la voix ne porte souvent pas sont également victimes dans certains cas de mariages forcés.

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Au Sénégal, l’homosexualité est rejetée entre autres parce que ce serait une pratique importée par l’Occident et pour certains, c’est un devoir moral voire "patriotique" de lutter contre cette pratique.

DW Französisch Carole Assignon
Carole Assignon Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_afrique