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Tchad : fin du forum en prélude au dialogue national

8 novembre 2021

Le dialogue national doit jeter les bases d’une transition alors que la démocratie est au point mort avec une junte militaire au pouvoir.

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Le drapeau tchadien flottant sur un monument de la Place de la Nation
Image : Issouf Sanogo/AFP

La société civile tchadienne a préfére, lors de ce forum, se focaliser sur la réforme de l’Etat car la question du fédéralisme au Tchad semble s’imposer ces jours-ci dans le débat politique. 

A lire également : Les rebelles tchadiens posent leurs conditions à une participation au dialogue national

Cette solution constitutionnelle apparait aux yeux de certains Tchadiens comme celle qui pourrait favoriser une meilleure répartition des pouvoirs.  

Pour le consultant indépendant Baniara Yoyana, "le vivre ensemble est mal en point aujourd’hui. Est-ce qu’il n’est pas bon aujourd’hui que chacun se développe localement tout en ayant à l’esprit que le Tchad reste un pays unique avec un gouvernement central, que cette fois-ci on propose qu'il soit fédéral et que les gouvernements locaux soient gérés à leur niveau. Mais que les gens ne se mettent pas en tête que la fédération veut dire sécession ou séparation du pays." 

Mahamat Idriss Déby, président du Conseil militaire de la transition au Tchad
Mahamat Idriss Déby, président du Conseil militaire de la transition au TchadImage : Brahim Adji/Tchad Presidential Palace/AFP

D'abord la transition....

La forme de l’Etat devrait être évoquée lors du dialogue national mais ne faudrait-il pas d’abord s’assurer que les militaires seront prêts à rapidement rendre le pouvoir ?

Sur ce point, la Charte de la transition évoque une période de 18 mois renouvelable une fois. Ce qui fait qu’une élection présidentielle a très peu de chance d'avoir lieu avant fin 2022, au plus tôt. Mais dans cette période transitoire, l’opposition apparait très divisée, voire manipulée, pour faire pression sur les militaires. 

Les explications de Blaise Daruistone

Le juriste Antoine Sougnabé Misset, l’un des initiateurs du débat sur le fédéralisme, estime que les partis politiques ont montré leur limite.  

"Les partis politiques ont habitué la population à des jeux de chaises musicales. Ils changent à chaque fois que leurs intérêts sont garantis. Et les partis politiques sont devenus un peu comme l’appendice des partis au pouvoir. Ils fonctionnent avec des gouvernements qu’on peut appeler inclusif qui permettent à tout le monde de gagner quelque chose. Je crois que les partis politiques ont été affaiblis et n’ont plus cette capacité d’anticiper sur ce qui pourrait être le devenir des nations. Cette charge est mieux assurée par la société civile qui n’a pas un intérêt partisan mais qui voit l’intérêt de la société dans son ensemble.’"

A lire également : La transition tchadienne en débat à Genève

Face à la question de l’instauration d’une République de type fédéral au Tchad, certaines populations issues des provinces les plus marginalisées militent carrément pour la sécession. 

Mais le décalage persiste entre ce débat constitutionnel et le constat que la démocratie tchadienne apparait moribonde, sous le contrôle d’une junte militaire prête à réprimer toute voix discordante. Ce qui contraint une frange de la population tchadienne à se résigner.