Peu avant les résultats officiels, le Premier ministre et candidat, Succès Masra, avait affirmé avoir remporté l'élection, assurant que le camp de Mahamat Idriss Déby allait falsifier les résultats. Il avait appelé ses partisans à se "mobiliser pacifiquement, mais fermement". Succès Masra n'a recueilli que 18,53% des voix, selon les chiffres officiels de l'Agence nationale de gestion des élections (Ange). Autrefois le plus farouche pourfendeur de "la dynastie Déby", Succès Masra, s'était finalement rallié à la junte et le général l'avait nommé Premier ministre quatre mois avant le scrutin. Le reste de l'opposition, muselée et réprimée, dans le sang parfois, l'avait accusé d'être un "traître" et d'être candidat à la présidentielle pour "donner un vernis démocratique et pluraliste" à un scrutin joué d'avance pour Déby.
Mais l'économiste Succès Masra a créé la surprise en rassemblant des foules considérables durant sa campagne, au point de se dire capable de l'emporter, sinon de pousser Mahamat Déby jusqu'à un second tour le 22 juin.
Pour l'analyste Ahmed Diémé, la victoire inattendue, dès le premier tour, de Mahamat Idriss Déby est une véritable surprise pour le Premier ministre qui espérait au moins un deuxième tour.
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