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Les tensions Rwanda-RDC à l'agenda du Conseil de Sécurité

29 septembre 2023

Les Etats-Unis et la France ont condamné d'une part le soutien militaire du Rwanda au M23 mais aussi le soutien attesté de certains FARDC aux FDLR.

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Une session du Conseil de sécurité des Nations unies
La province du Nord-Kivu, frontalière du Rwanda et de l'Ouganda, est au coeur des violences armées en cours depuis près de 30 ans dans l'est congolaisImage : ED JONES/AFP/Getty Images

Lors de son intervention le 28 septembre, l'ambassadrice américaine auprès des Nations unies, Linda Thomas Grinfield, a réitéré l'appel des Etats-Unis aux FARDC pour qu'elles mettent fin à leurs liens avec les rebelles du FDLR.

"Ce qui manque, c'est un engagement diplomatique profond" (Christoph Vogel)

De son côté, Nicolas de Rivière, l’ambassadeur de la France auprès des Nations unies, s'est dit préoccupé par l'accroissement des tensions dans l'est de la République démocratique du Congo, par le maintien du M23 sur les positions qu'il a conquises dans cette région, par le soutien militaire du Rwanda au M23, mais aussi par le soutien, attesté, de certains militaires congolais à des groupes armés tels que les FDLR.

Pour Christoph Vogel, chercheur à l'Université de Gand en Belgique, si on regarde de plus près les différentes remarques, que ce soit celles de la France ou des Etats-Unis, on constate un manque de connaissance historique du conflit.

"Une diplomatie internationale par rapport au Congo ignore parfois l’histoire. Les racines profondes de ces conflits, qui existent depuis plus de trente ans maintenant, sont rarement attaquées et souvent, il n'y a pas ce recul historique de contextualiser la situation sécuritaire et militaire telle qu'elle prévaut actuellement. Il n'y a pas vraiment une nouvelle recette, on continue plus ou moins avec les mêmes approches. Ce qui manque, c'est un engagement diplomatique profond, constructif et peut-être même créatif pour développer des nouvelles approches, des nouvelles idées", précise le chercheur à la Deutsche Welle.

Félix Tshisekedi et Paul Kagame (Photo d'illustration)
A la veille de l'Assemblée générale des Nations Unies, la RDC a alerté sur "la tragédie humanitaire" et les "dommages" causés par "l'agression" du Rwanda

James Kabarebe de retour aux affaires

Par ailleurs, la récente nomination du général rwandais à la retraite, James Kabarebe, au poste de ministre des Affaires étrangères et de la coopération régionale est un signal du durcissement de Kigali dans ce conflit.

James Kabarebe est en effet un vétéran de la première guerre du Congo, de 1996 à 1997. Ayant aidé Laurent-Désiré Kabila à renverser le maréchal Mobutu en 1997, il a même été nommé un temps chef d’Etat major de la nouvelle République démocratique du Congo.

L'analyste en questions sécuritaires et militaires, Jean-Jacques Wondo, estime que la nomination de James Kabarebe à la tête de la diplomatie rwandaise ne montre pas seulement le durcissement de Kigali, mais aussi une orientation militaire de la diplomatie de ce pays.

Selon lui, "James Kabarebe est cité dans plusieurs rapports des groupes d'experts des Nations unies comme étant la personne qui a occasionné beaucoup de crimes de guerre en RDC. Le dernier rapport du groupe d'experts des Nations unies a indiqué clairement que James Kabarebe joue un rôle dans la supervision stratégique des opérations menées au Congo par les militaires rwandais qui viennent en soutien au M23."

Au cours de la réunion du Conseil de sécurité, Claver Gatete, représentant permanent du Rwanda auprès des Nations unies, a rejeté les accusations contre son pays et affirmé que des forces qui ont perpétré le génocide au Rwanda sont appuyées par la RDC, faisant ainsi référence aux FDLR.

DW-Redaktion Afrika-Französisch
Wendy Bashi Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welle@WenBash