Togo : A quand la reprise des visites aux détenus ?
6 octobre 2021Les deux organisations de défense des droits de l’Homme ont adressé un courrier au chef de l’Etat togolais, Faure Gnassingbé, pour demander le rétablissement de ces visites dans le respect des procédures sanitaires. Ces visites sont interdites depuis plus d’un an par les autorités togolaises, officiellement pour éviter la propagation de la Covid-19.
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Les prisons togolaises sont donc fermées aux familles des détenus et aux organisations des droits de l’Homme. Ce qui rend la situation difficile pour les proches, comme l’explique le frère d'un détenu qui a requis l'anonymat.
"Sincèrement, ça pèse beaucoup sur nous. J’ai des membres de ma famille qui ont été emprisonnés là-bas, il y en a certains qui ne sont pas en bonne santé. Ça fait déjà un an que ça dure et on ne sait pas dans quel état ils sont actuellement. Jusqu’à quand ça va durer ? Ça pèse vraiment sur nous. Ce n’est pas facile."
Réaction des ONG des droits humains
cette situation est condamnée par le Collectif des associations contre l’impunité au Togo (Cacit) et l’Organisation mondiale contre la torture. Ces organisations ont rappelé, dans un courrier adressé au président de la République, le rôle important joué par les familles et les organisations non-gouvernementales dans la fourniture de repas, de médicaments et dans l’assistance légale en milieu carcéral.
Selon Ghislain Koffi Nyaku, directeur exécutif du Cacit : "Ça devient une situation pénible pour eux. Ça atteint leur physique et leur santé mentale étant donné que la détention incommunicado (au secret, ndlr) était déjà reconnue par le Comité des droits de l’Homme comme une torture. Donc si dans le contexte particulier de la pandémie, on comprend que le gouvernement ait pris cette mesure dans un premier temps, aujourd’hui il faudrait trouver des mesures alternatives."
Afin de rétablir le droit de visite, Ghislain Koffi Nyaku propose l’installation de parois vitrées dans les parloirs ainsi que l’obligation de la vaccination, ou d’un test PCR, aux visiteurs et aux prisonniers. Les autorités togolaises n’ont pas encore réagi à la démarche de ces deux organisations.
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