La pisciculture et l'élévage font vivre les jeunes d'Okama
27 janvier 2022A l’instar de Amélalo Agbélenko, les jeunes du village d’Okama situé à près de 200 kilomètres de Lomé, sont heureux. Ils mènent des activités génératrices de revenus qui leur permettent de mieux vivre. "Avant, on souffrait. Mais maintenant on s’en sort bien", dit Amélalo.
Ils ont bénéficié d’un programme de soutien dénommé projet d’opportunités d’Emploi des jeunes vulnérables (EJV). Grâce à ce projet, ces jeunes de la localité sont sortis de leur situation de vulnérabilité.
"Aujourd’hui, on est bien. Avant, c’était dur. Je n’arrivais pas à avoir quelque chose à manger. Mais aujourd’hui, je suis bien."
La pisciculture...
A Okama, des jeunes ont mis en place des étangs piscicoles. Ils y élèvent des poissons. Ces poissons sont vendus frais, fumés ou séchés. Et ça marche, puisque les revenus leur permettent de subvenir à leur besoin et à réaliser des actions communautaires.
"On a créé un bassin piscicole. Ça nous a beaucoup aidé. On a vendu plus de 450 000 francs", explique Tevi Koffi Innocent, président du comité villageois de développement (CVD).
Le bénéfice dégagé a servi à l’érection d’un collègue dans la localité. Et les cours ont déjà commencé.
"Auparavant, les enfants quittent ici pour aller à l’école à Hihéatro et Atakpamé" situés à une vingtaine de kilomètres. Et cette situation a créé beaucoup de déperditions scolaires.
"Des fois, les jeunes filles tombent enceintes, les jeunes hommes courent derrière la télévision."
Koffi un jeune bénéficiaire du programme témoigne avoir abandonné l’école très tôt.
"Dans ce village, il y avait pas de collègue. Et nous allions à l’école à Hihéatro, 17 km. Moi, j’ai fait la paraisse et j’ai abandonné l’école en classe de sixième. J’avais 11 ans."
Elévage des porcs...
Contrairement à d’autres jeunes du village, il a opté pour l’élevage des porcs dans le cadre du projet d’opportunités d’Emploi des Jeunes Vulnérables (EJV).
"Je gagne beaucoup d’argent. Aujourd’hui si j’ai envie de manger du porc , j’en tue et je le mange. J’ai cimenté ma chambre. J’ai acheté une télé, bien que je sois au village. J’utilise un panneau solaire."
Pour sa part, Eugenie, la vingtaine, jeune mère de deux enfants, s’est adonnée au commerce. Elle vend des produits cosmétiques ainsi que des vêtements, des sous-vêtements pour hommes et femmes.
"Cela marche bien et le bénéfice que nous tirons nous permet de subvenir à nos besoins et à ceux de nos enfants. Avant c’était difficile. On n’avait pas d’argent pour envoyer les enfants à l’école et les nourrir. Mais a avec ce projet, les choses ont changé. Et quand ils tombent malade, on arrive à payer les soins."
L'aide de la Banque mondiale
Le projet a été piloté par l’Agence Nationale d’Appui au Développement à la Base (ANADEB) avec l’appui financier et technique de la Banque mondiale.
Il touche la mise en oeuvre d’activités génératrices de revenus et les Travaux à Haute Intensité de Main d’Œuvre pour la réhabilitation des pistes, des retenus d’eau et des bassins piscicoles. Mazalo Katanga est la directrice de l’agence.
"Ce projet vise à insérer socio-professionnellement les jeunes de certaines communautés, surtout en milieu rural. Chacun de ces villages devait identifier un projet communautaire. On devait les enrôler autour des travaux d’intérêt communautaires."
Ces jeunes ont été formés sur le processus de mise en place et l’extension d’une activité génératrice de revenus.
"Le projet, nous avons constaté qu’il a apporté un plus à la vie de ces jeunes, en terme de capacités à réaliser des activités génératrices de revenus et surtout ce qui est important, ce projet a permis la consolidation de la cohésion sociale au sein de la communauté."
Le projet s'étend sur d'autres localités
Au-delà d’okama, ce projet touche plusieurs dizaines de villages du Togo avec les mêmes objectifs. جl a été financé avec un montant total de 7,2 milliards de francs CFA, par la Banque mondiale.
"Je suis vraiment impressionnée. Impressionnée par l’engagement de la communauté, impressionnée par la solidarité que je vois, impressionnée de voir que EJV a changé complètement la dynamique, la vie , les conditions de vie de Okama. L’impact de EJV est transformationnel. Si on est capable de faire encore plus, parce qu’ils ont encore d’autres besoins, ça aura un impact encore plus grand", dit Hawa Cissé Wague est la représentante de la Banque mondiale au Togo.
Le financement du projet est arrivé à terme mais les jeunes promettent poursuivre et améliorer les activités entreprises pour leur bien-être.