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PolitiqueUkraine

L'Ukraine a le feu vert américain pour frapper en Russie

Marco Wolter | Avec agences
18 novembre 2024

L’armée ukrainienne a désormais l’autorisation des Etats-Unis d’utiliser les missiles américains de longue portée pour aller frapper en territoire russe.

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Un missile américain de longue portée ATACMS
La Russie a promis lundi une réponse "appropriée" sur le champ de bataille en cas de tir par l'Ukraine de missiles de longue portée américains contre son territoireImage : U.S. Army/ABACA/picture alliance

L’autorisation n’est pas officiellement confirmée par Washington, mais elle circule dans une série de grands médias américains et a été relayée par des responsables américains sous couvert d’anonymat.  

Pour Moscou, Washington jette "de l’huile sur le feu" et change "fondamentalement" l’implication des Etats-Unis dans ce conflit. 

Vladimir Poutine avait récemment prévenu qu’un tel feu vert signifierait "l’implication directe des pays de l’Otan dans la guerre en Ukraine". D’autant plus que selon le président russe, ce sont les pays occidentaux qui fournissent les coordonnées des cibles à l’armée ukrainienne.  

Selon le New York Times, les missiles ATACMS fournis par les Etats-Unis pourraient, dans un premier temps, être tirés vers la région de Kourk, frontalière de l’Ukraine, où sont désormais déployés des milliers de soldats nord-coréens pour épauler les troupes russes.  

D’ailleurs, le dictateur nord-coréen accuse lui aussi les Américains "d'élargir le champ de leurs interventions militaires dans le monde entier" capable d'"alimenter la crainte d’une troisième guerre mondiale".  

Un immeuble d'une dizaine d'étages ravagé par une frappe de missiles russe
La Russie poursuit ses bombardements, comme ici dans la ville de SoumyImage : State Emergency Service of Ukraine in Sumy region/Handout/REUTERS

Faire évoluer le rapport de force avant des négociations  

Ce feu vert de l’actuel président Joe Biden est vu comme une tentative de renforcer l’Ukraine avant de possibles négociations de paix et le retour à la Maison Blanche de Donald Trump, qui a assuré pouvoir régler le conflit "en 24 heures" et que l’on sait proche de Vladimir Poutine.  

Aujourd’hui, Kiev est acculé sur le champ de bataille et se trouve en position de faiblesse face à Moscou qui entend conserver les 20% du territoire ukrainien conquis ces dix dernières années.   

En Europe, ce nouveau développement a été sur la table d’une réunion aujourd’hui des ministres des Affaires étrangères des 27.   

Le représentant de l'Union européenne pour les Affaires étrangères, Josep Borrell, a une nouvelle fois plaidé pour autoriser les frappes ukrainiennes en territoire russe. Pour lui, l'Ukraine doit "être en mesure d'utiliser les armes que nous lui fournissons, non seulement pour arrêter les flèches, mais aussi pour atteindre les archers".  

Si l’Italie a fait part de son opposition, la Pologne salue la décision américaine et estime qu’il faut parler "dans un langage que Vladimir Poutine comprend" et que "la victime d’une agression a le droit de se défendre". La France a réaffirmé que frapper des cibles militaires en territoire russe restait une "option", sans plus de précisions.

Un drapeau ukrainien dans la fumée après une attaque aérienne
La guerre en Ukraine entre dans son 1000è jour le 19 novembreImage : Andreas Stroh/ZUMAPRESS/picture alliance

Le gouvernement allemand divisé sur la question des livraisons de missiles  

Et pour la cheffe de la diplomatie allemande, il est juste de permettre à l’Ukraine de détruire des bases de lancement de missiles russes, avant que ces missiles ne passent la frontière.   

Reste que l’Allemagne, bien que deuxième fournisseur de l’armée ukrainienne, ne compte pas pour autant livrer à son tour des missiles de croisière à Kiev. Selon un porte-parole du gouvernement à Berlin, le chancelier Olaf Scholz ne voit pas de raison de changer de cap. 

Une position qui pourrait bien évoluer avec la fin de la coalition tripartite et de très probables nouvelles élections anticipées en février prochain. En effet, le parti des Verts se dit prêt à de telles livraisons, tout comme les conservateurs dans l’opposition.   

Symbolbild I Journalismus
Marco Wolter Journaliste au programme francophone de la Deutsche Welledw_francais