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Ukraine : la Russie a besoin d'appuis au Conseil de sécurité

31 janvier 2022

Le Conseil de sécurité de l'Onu se réunit ce lundi pour discuter, à la demande des Etats-Unis, de la crise ukrainienne. La Russie continue son bras de fer diplomatique avec Washington.

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Réunion au Conseil de sécurité pour faire retomber les tensions en Ukraine
Réunion au Conseil de sécurité pour faire retomber les tensions en UkraineImage : Sergey Averin/Sputnik/dpa/picture alliance

Ce soir, c'est le Conseil de sécurité de l'Onu qui se penche sur les tensions autour de l'Ukraine.

Demain, mardi [01.02.22], les chefs de la diplomatie russe et américaine doivent avoir un entretien téléphonique. Les occidentaux menacent Moscou de nouvelles sanctions : ils craignent une invasion de l'Ukraine par les troupes russes, un plan que dément le Kremlin qui a toutefois procédé à un fort déploiement militaire à sa frontière avec l'Ukraine. 

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Plusieurs pays occidentaux ont annoncé l'envoi de troupes en Europe orientale ainsi que le rapatriement temporaire du personnel non-essentiel de leurs ambassades. Le Canada fournit une assistance militaire à l'Ukraine. La Pologne propose de lui prodiguer des munitions.

Exigences des USA

Mais ce sont les Etats-Unis qui ont réclamé la tenue de la réunion du Conseil de sécurité des Nations unies. Linda Thomas Greenfield, l'ambassadrice américaine auprès de l'Onu, a donné le ton, hier [30.01.22]. Dans une interview accordée à ABC, la diplomate a estimé : "La Russie ne peut pas empêcher le Conseil de sécurité de tenir une réunion. Ils vont certainement tenter de le faire. […] Mais le Conseil de sécurité est uni. Nos voix sont unies pour demander aux Russes de s'expliquer."

La zone frontalière entre l'Ukraine et la Russie se militarise à vitesse grand V
La zone frontalière entre l'Ukraine et la Russie se militarise à vitesse grand VImage : Vadim Ghirda/dpa/AP/picture alliance

Des explications sont exigées sur le déploiement de 100.000 soldats russes le long de la frontière ukrainienne, et sur les exercices militaires d'envergure en cours ou prévus dans la zone, sur terre et sur mer.

Des sanctions envisagées contre la Russie

Si le Kremlin fait la sourde oreille, le Royaume-Uni et les Etats-Unis envisagent de prendre de nouvelles sanctions économiques, en empêchant l'exploitation du gazoduc Nord Stream 2 entre la Russie et l'Allemagne, pour se tourner vers un partenariat avec les pays du Golfe, et en interdisant aux Russes les transactions en dollars sur les marchés internationaux.

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La Russie exige, elle, que les occidentaux lui fournissent des "garanties" impossibles : celle que l'Ukraine ne sera jamais membre de l'Otan ainsi que la fin des activités militaires de l'Alliance atlantique en Europe de l'Est.

Annalena Baerbock, la cheffe de la diplomatie allemande, doit se rendre à Kiev dans la semaine
Annalena Baerbock, la cheffe de la diplomatie allemande, doit se rendre à Kiev dans la semaineImage : Bernd von Jutrczenka/dpa/picture alliance

Elle affirme que sa sécurité est "menacée" par la présence militaire occidentale dans les anciennes républiques soviétiques. Dmitry Peskov, porte-parole du président russe Vladimir Poutine, reproche "l'hystérie encouragée par Washington" qui, selon lui, "conduit en fait à l'hystérie en Ukraine, où les gens font presque leurs bagages pour aller sur la ligne de front". Il poursuit : "C'est évident, c'est un fait. Nous critiquons constamment cette ligne (politique) et appelons Washington et les alliés de Washington sur le continent européen à l'abandonner."

Des enjeux plus vastes

Derrière l'Ukraine se cachent sans doute d'autres enjeux, diplomatiques et géostratégiques, pour la Russie, qui entend bien rebattre les cartes à son avantage sur la scène internationale, au détriment des occidentaux.

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Moscou devrait donc multiplier ses efforts pour obtenir des soutiens. La Chine s'est ralliée la semaine dernière à sa position sur l'Ukraine.

Au sein du Conseil de sécurité de l'Onu, la Russie va tenter de s'appuyer sur des membres non-permanents, notamment les Etats africains que sont le Gabon ou le Ghana.

Au Ghana, la Russie aurait, selon une enquête de CNN de 2020, déjà installé des usines à trolls  pour dénigrer les Etats-Unis sur les réseaux sociaux, par exemple sous le hashtag @africamustawake.

Quant au Gabon, il a signé des accords de coopération avec la Russie au cours du Forum de Saint-Pétersbourg, l'année dernière. Un "conseil d'affaires Russie-Gabon" est en cours. L'Agence nationale de la promotion des investissements entend attirer les investisseurs russes notamment dans les infrastructures et le secteur minier… comme la RCA et le Mali avant elle.