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RCA : accord entre groupes armés et gouvernement

Mahamadou Kane
21 mars 2019

L'Union africaine a parrainé un accord entre les groupes armés et le gouvernement, mettant fin provisoirement à une querelle naissante.

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Faustin Archange Touadera
Le President Centrafricain, Faustin Archange TouaderaImage : imago/Pacific Press Agency

Les autorités et les quatorze groupes armés signataires de l'accord de paix en Centrafrique, négocié début février à Khartoum, se sont mis d'accord sur "un gouvernement inclusif" à Addis Abeba ce mercredi. Un accord qui maintient le Premier ministre en place, Firmin Ngebrada, et garantit l'entrée au gouvernement des 14 groupes rebelles à qui seraient assurés des ministères régaliens.

Négociations difficiles

Zentralafrikanische Republik Präsident und Rebellen unterzeichnen Friedensabkommen in Bangui
Autorités et groupes armés avaient signé un accord de paix début février à KhartoumImage : Getty Images/AFP/F. Vergnes

Contacté,juste avant l'adoption de cet accord, Thierry Cyprien Mpondo, conseiller politique du Seleka rénové, un des groupes signataires, avait refusé de donner plus de détails mais il s'était montré confiant sur l'issue positive de cette querelle : "Nous sommes en pourparlers, tout rentrera dans l’ordre. Nous sommes en négociation, je ne vous dirais pas ce qui peut se passer par la suite. Mais nous sommes en négociation et la sagesse conduira les deux groupes."

Cette montée des enchères n'était pourtant pas du gout d’Albert Mockpeme, le porte-parole de la présidence centrafricaine : "L’inclusivité dont il parle, c’est qu’il faut qu’on prenne dans le gouvernement justement un certain nombre de gens qui, tôt ou tard, auront des comptes à rendre à la justice. Il ne faudrait pas oublier que l’impunité zéro a été proscrite dans les termes de l’accord signé le 6 février à Khartoum au Soudan."

Retour à Bangui

Zentralafrikanische Republik Präsident und Rebellen unterzeichnen Friedensabkommen in Bangui | Sidiki Abbas
Autorités et groupes armés avaient signé un accord de paix début février à KhartoumImage : Getty Images/AFP/F. Vergnes

Kay Sanoussi, analyste politique, contacté également par la DW avant l'adoption d'un compromis, ne voyait rien d'autre, dans les menaces des groupes armés, qu'une stratégie classique de négociation : "Vous savez dans une approche de négociation, il faut demander la chose la plus élevée pour obtenir ce qu’on veut. On demande la tête du Premier ministre, pour avoir le maximum de poids dans la négociation."

La délégation des groupes armées et du gouvernement, qui s'était déplacée à Addis Abeba, au siège de l'Union africaine, rentre jeudi (21 mars) à Bangui pour finaliser la formation de ce gouvernement d'union nationale qui devrait aussi intégrer des représentants des partis politiques et de la société civile.