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Un nouveau groupe armé contesté en Centrafrique

Jean-Fernand Koena
23 septembre 2021

Le cercle des groupes armés s'élargit en Centrafrique et passe officiellement de 14 à 15. Mais la société civile n'est pas d'accord avec ce décompte.

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Un membre de la milice 3R à Koui en 2017 (archive)
Un membre de la milice 3R à Koui en 2017 (archive)Image : Reuters/B. Ratner

Le nouvel acteur parmi les groupes armés recensés par les autorités de République centrafricaine est composé de militaires, de policiers et de gendarmes en fonction qui sont fidèles à l'ancien président, François Bozizé, ou qui revendiquent pour certains leur droit à la retraite.

Ils sont mentionnés par une étude actualisée des groupes armés et de leurs revendications, établie par un groupe d'experts nationaux et internationaux. 

Cartographie précise

L'étude a pour but de dresser une cartographie actuelle des groupes armés actifs en République centrafricaine.

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Le général de corps d'armée Jean-Pierre Dolowaya estime que ces groupes armés se ravitaillent au Soudan, au Tchad, au Cameroun mais aussi à Bangui. Devant la presse, il a ainsi détaillé les acteur présents : 

"En dehors de ces 14 groupes, notre attention devrait être désormais attirée sur le fait qu'il y a un autre paradigme. Il y a maintenant un 15e groupe que nous devons prendre en compte dans nos analyses. Ce groupe est donc composé des militaires qui sont en activité, les forces de défense et de sécurité puisque c'est toutes les catégories militaires, policiers et gendarmes etc. et aussi les militaires qui sont appelés à faire valoir leur droit à la retraite.

Un film pour la Paix en Centrafrique

Dans quelle zone ces groupes armés sont-ils plus concentrés ? D'abord la zone nord est, c'est-à-dire la préfecture et de Vakaga et c'est là que nous avons un effectif pléthorique et le taux de virulence élevée. Ensuite vient la zone centre, Ouaka, Nana Gribizi et Kemo suit la zone nord-ouest, Ouham et Ouham Péndé ensuite nous avons la zone ouest Nana Mambéré, Mambéré-Kadéï suit la zone nord-est Haute Kotto, Basse Kotto et Mbomou ensuite la zone sud, Ombelle M'poko Bangui et ses périphéries"

Des groupes hétérogènes à désarmer

Les revendications des différents groupes sont variables : certains luttent pour une partition du pays, d'autres réclament de pouvoir participer à la gouvernance étatique, et d'autres encore défendent des intérêts économiques et commerciaux. Jean Wilibiro Sacko, ministre d'Etat en charge du désarmement estime qu'il était nécessaire d'identifier ces différents mouvements.

"Il nous faudrait clarifier tout ça, classer tous ces groupes dans ces différentes catégories et ensuite voir comment planifier les opérations à venir du DDR sur le plan national pour réellement atteindre les objectifs."

La Minusca n'a pas souhaité commenter cette déclaration. Cependant cette approche est rejetée par la société civile.

>>> Lire aussi : Comment l'Onu peut sanctionner des casques bleus

Risques de frustration

Paul Crescent Béninga, enseignant chercheur est porte-parole du groupe de travail de la société civile. Il reconnaît que "les policiers, Faca [soldats] et gendarmes ont rejoint" des  mouvements opposés aux autorités. Mais selon lui, il ne s'agit pas de la CPC (Coaliltion pour le changement). Il qualifie donc l'analyse des autorités d'"erronée" et celle-ci peut, selon lui, "créer de la frustration et fausser la lecture de la situation de telle sorte que les solutions qui vont être proposées ne vont pas cadrer à la réalité du terrain".

Plusieurs radiations ont eu lieu au sein de l'armée. Et l'accord de paix que le gouvernement considère encore comme le seul cadre de discussion pour une paix durable en Centrafrique a échoué.