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PolitiqueRussie

Vladimir Poutine réélu, quel avenir pour les Russes ?

Konstanze Fischer | Mikhail Bushuev
18 mars 2024

Au pouvoir depuis 1999, le président russe a été réélu pour un nouveau mandat de six ans avec la quasi-totalité des voix.

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Russland | Ansprache Putin nach der Wahl
Image : Maxim Shemetov/REUTERS

Près de 76 millions d‘électeurs auraient officiellement voté pour Vladimir Poutineplus de 87% - un record, selon la cheffe de la Commission électorale, lundi matin [18.03.2024] alors que la quasi-totalité des bulletins avaient été dépouillés.

Pour Regina Heller, de l'Institut pour la recherche sur la paix et la sécurité de Hambourg, ce résultat confirme l'assise du régime et fait office de  carte blanche pour le maître du Kremlin, notamment en ce qui concerne la guerre contre l'Ukraine."Je dirais que ce que l'on peut déjà voir, c'est que Poutine va continuer sur la voie de la guerre avec la même dureté, et peut-être même une escalade", déclare-t-elle.

Stabilité renouvelée

Pourtant, l'année 2023 avec, en particulier, la mutinerie conduite par Evguéni Prigojine, aurait pu faire croire que le système Poutine vacillait. Avant que la mort - officiellement accidentelle - du chef de Wagner, puis la multiplication des apparitions publiques du président russe, ne permettent de le stabiliser à nouveau.

De même qu'une situation économique stable malgré les sanctions occidentales et une répression massive des opposants.

Cela étant dit … les défis du prochain mandat sont nombreux. Le gouvernement a besoin d'argent pour financer la guerre et les experts tablent sur une augmentation des impôts.

"Poutine va continuer sur la voie de la guerre" (Regina Heller)

Tandis que la population s'attend à une nouvelle mobilisation militaire – une mesure qui pourrait être dangereuse pour le pouvoir. "Il ne faut pas oublier que l'opinion de la population russe est déjà en train de changer un peu, si l'on en croit le centre Levada", explique Gerhard Mangott, professeur en sciences politiques "Il y a nettement plus de Russes qui se prononcent désormais pour une solution négociée plutôt que pour la poursuite de la guerre".

Le centre Levada – qualifié d’agent de l’étranger par les autorités – est le seul institut de sondage en Russie qui ne dépende pas de subventions étatiques.

Pour Hans-Henning Schröder, expert de la région, la question de la mobilisation dépendra des plans de Moscou en Ukraine pour les prochains mois : "Si Moscou décide de passer à l'offensive et veut véritablement une défaite de l'Ukraine, les forces armées devront être considérablement augmentées. Non seulement pour gagner militairement, mais aussi pour prendre le contrôle du pays". Pour le spécialiste de la Russie, une partie de la réponse se trouve aussi dans le résultat de la prochaine présidentielle américaine.

Restructuration du système

Pour ce qui est de possibilités de changements à l'intérieur même du système, les experts interrogés par la Deutsche Welle n'y croient pas. Regina Heller pense plutôt à une restructuration de l'élite dirigeante : "On parle aussi du fait que certains "princes rouges" sont déjà dans les starting-blocks. Ce sont les enfants de compagnons d'armes de Poutine, des gens loyaux et qu'il connaît depuis longtemps".

En attendant, Vladimir Poutine pourrait se représenter en 2030 et rester à la tête du pays jusqu'en 2036. Il aurait alors 83 ans.