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Les Wazalendo accusés de violences et de pillages à Goma

18 novembre 2024

Les Wazalendo sont d’anciens membres de groupes armés désormais alliés à l’armée congolaise face aux rebelles du M23 dans l'est de la RDC.

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Des habitants de Goma manifestent contre le soutien du Rwanda au M23 et l'activité de la Monusco
A Goma, les habitants ne cessent de dénoncer l'insécurité venant de toutes partsImage : GUERCHOM NDEBO/AFP

Dans l’est de la RDC, depuis que les combats entre l’armée congolaise et les rebelles du M23 se sont rapprochés de la ville de Sake, à une trentaine de kilomètres de Goma, les Wazalendo, anciens miliciens devenus réservistes, répandent la terreur et l'insécurité à Goma, le chef-lieu de la province du Nord-Kivu. 

Les Wazalendo sont d’anciens membres de groupes armés qui ont, par le passé, affronté l’armée congolaise des FARDC et se retrouvent désormais en première ligne pour combattre à ses côtés et stopper l’avancée des rebelles du M23, soutenus par le Rwanda.  

Depuis février 2024, ceux-ci, pourtant alliés de l’armée congolaise, se livrent à des actes de violence, de meurtres et de pillage.Car ces hommes évoluent sans grand contrôle. 

Ecoutez le reportage à Goma...

Balume Saasita, chauffeur de taxi, raconte comment ces miliciens l'ont agressé à plusieurs reprises pour lui voler de l’argent. 

Il explique que "la première fois, je les ai croisés vers ULPGL (l’Université libre des pays des grands lacs, ndlr), où je déposai un client. Ils m’ont obligé à leur donner 600.000 francs congolais. Je leur ai demandé quelle était ma faute, mais il n’y avait pas de raison. La deuxième fois, c’était dans des circonstances similaires. Cette fois, ils m’ont mis une arme sur la tempe. Ils étaient quatre. J’étais effrayé et ils m’ont pris tout ce que j’avais. Ça se passe tous les jours, mais le problème est que nous ne le dénonçons pas". 

Des habitants se font justice eux-mêmes

Les témoignages de victimes comme Balume sont nombreux à Goma, en particulier dans sa partie ouest, peuplée principalement de personnes déplacées qui ont fui les combats. Dans les camps qui les accueillent, des actes de "justice populaire" ont déjà eu lieu contre des Wazalendo indisciplinés.

Le gouvernement militaire du Nord-Kivu a réagi par l'intermédiaire de son porte-parole, Guillaume Njike, condamnant les actes de violence et ordonnant aux Wazalendo de rejoindre les FARDC sur les différentes lignes de front. 

Selon lui, "il se dégage un constat amer, celui des actes de vandalisme et de tueries perpétrés par des faux volontaires pour la défense de la patrie, dits Wazalendo, à l’endroit de notre population. Afin de lever tout malentendu et de séparer les vrais Wazalendo des faux, il a été décidé ce qui suit : les vrais volontaires pour la défense de la patrie doivent rejoindre les FARDC sur les lignes de front. Les faux Wazalendo doivent être traqués et au besoin, mis à la disposition de la justice militaire".

Une foule compacte dans un camp de déplacés surpeuplé près de Goma, composé de tentes blanches
Des éléments des Wazalendo attaquent aussi les déplacés en périphérie de GomaImage : Moses Sawasawa/AP Photo/picture alliance

Les habitants de Goma veulent des actions concrètes 

Mais en dépit de ces annonces, les crimes de ces miliciens se poursuivent. Seraphin Nsabimana, porte-parole des APCLS, l’Alliance des patriotes pour un Congo libre et souverain, un autre groupe armé qui combat au côté de l’armée congolaise, estime que des criminels se servent de leur statut de Wazalendo pour piller les habitants. 

"Je ne pense pas que ce soit notre mission, le vol, les tueries, assure Seraphin Nsabimana. On est là juste pour la défense de la nation. Les Wazalendo qui viennent en ville de Goma, en mission par exemple ou bien en visite familiale, il y a des mesures. Ils arrivent avec des ordres de mission bien signés par la hiérarchie. Et quand il s’agit de circuler dans la ville, quel que soit le grade, les Wazalendo n’ont pas le droit de circuler avec plus d’une arme". 

Les habitants de Goma restent toutefois dans l’attente d’actions concrètes pour mettre fin à ces exactions et rétablir la confiance dans ceux qui se présentent comme leurs protecteurs.