Ziguinchor : une usine pollue la vie des populations

Les plaintes se multiplient chez les riverains de l'usine de la Sonacos de Ziguinchor. Ces derniers disent ne plus pouvoir supporter la poussière et l'épaisse fumée en provenance de cette usine qui, selon eux, pollue l’air qu’ils respirent.

L’usine de la Sonacos, située en plein centre-ville de Ziguinchor, dans le sud du Sénégal, est l’une des succursales de la principale huilerie du pays.

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Mamadou Diop, un habitant d'une cité qui jouxte l’usine, relève que les riverains ont des problèmes pour respirer.

''Ça nous gêne, la poussière et la fumée. Vraiment on n'arrive pas à respirer comme il le faut '' , explique-t-il. 

Ce riverain de l’usine raconte que ''L'autre jour, une dame est venue se plaindre pour nous dire qu'elle a un problème de respiration. Elle a demandé si ce n’était pas à cause d’un produit qu'on aurait lancé ici. Je lui ai répondu que non, c'est l'usine de la Sonacos qui dégage cette fumée''.

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La poussière, la fumée, le bruit…et le cancer

Mamadou Diop estime donc que la solution pour protéger les riverains est de délocaliser l'usine hors de la ville : ''Il faudrait déménager l'usine de Sonacos, la population en souffre beaucoup''.

Certains habitants affirment aussi qu'en dehors de la poussière et de la fumée, l'usine produit des nuisances sonores, y compris la nuit.

''Le bruit de l’usine nous dérange pendant la nuit. Cela nous empêche de dormir'', se plaint un riverain de l’usine de la Sonacos.

Le docteur Papa Amadou Diallo, médecin généraliste à l'hôpital Silence de Ziguinchor, rappelle que les personnes vivant à proximité de sites industriels peuvent contracter de multiples pathologies et notamment des cancers :

''Les risques à court terme, ce sont surtout les répercussions cardio-pulmonaires, notamment les infections au niveau des bronches, les irritations, les troubles respiratoires et certaines irritations au niveau des yeux. Ainsi que l'accroissement de la sensibilité aux allergènes, pour ceux qui sont allergiques. Les risques à long terme, ce sont le développement de tumeurs, surtout le cancer du poumon et le risque aussi de maladies cardiovasculaires''.

Ndiaga Wade, le directeur de l'usine mise en cause, que nous avons rencontré, n'a pas voulu s'exprimer à notre micro. Il s’est contenté de nier les accusations portées contre l’usine, au seul motif que celle-ci serait actuellement à l'arrêt et ne pourrait donc pas émettre de substances polluantes.